Après une semaine émaillée par les manifestations et les affrontements avec les forces de l’ordre, le chantier de la place Jean Jaurès a finalement démarré lundi 15 octobre. La Soléam en charge des travaux vient d’annoncer par voie de communiqué le lancement officiel du chantier. Les premières étapes concernent le balisage avec l’installation de palissades de sécurité en béton autour de la place, la dépose des murets et des grilles du square Yves Montand et l’installation d’un dispositif de protection des arbres avec des structures en bois antichoc. « Nous vous tiendrons régulièrement informés de l’évolution des travaux », promet la société d’aménagement. La livraison de l’opération, qui a démarré avec plusieurs mois de retard, est prévue pour la fin 2020.
La Soléam dénonce les dégradations « des casseurs »
Dans son communiqué, la Soléam en profite surtout pour dénoncer les dégradations subies par ses locaux lors de la manifestation du samedi 14 octobre. « Certains opposants ont tenté de fracturer la porte d’entrée. L’immeuble a subi des dégradations importantes, estimées à près de 30 000 euros. Elles concernent le nettoyage des jets de peinture sur la façade, la réparation de la vitre d’entrée et de son dispositif électrique », indique la société.
Son président, Gérard Chenoz, s’indigne « que l’argent des Marseillais soit gaspillé pour réparer les dégâts des casseurs ». Après ces incidents, le cortège de quelques centaines de manifestants s’était dirigé vers la Plaine où une nouvelle fois, la situation s’est envenimée entre les manifestants enfermés dans le square et les forces de l’ordre qui les ont évacuées à l’aide bombe lacrymogène. Déjà jeudi 11 octobre, de violents affrontements avaient eu lieu après la fin du dernier marché de la Plaine, se terminant par l’interpellation de cinq manifestants.
La contestation du projet de réaménagement par des habitants a été rejointe, durant les dernières semaines, par la colère des 80 forains du marché. A l’origine, ils devaient rester sur la place pendant la durée du chantier mais finalement la mairie a fait volte-face, arguant d’une impossibilité technique du maintien du marché. Après plusieurs manifestations et réunions de crise, elle leur a finalement proposé de se répartir sur les marchés du Prado et de La Joliette.