Nous poursuivons notre série d’interview avec des maires nouvellement élus au lendemain du second tour des municipales. Le 29 juillet, Anthony Krehmeier, nouveau maire du 2e secteur, a accordé une interview téléphonique à Gomet’. Après être revenu sur son parcours politique, il expose les chantiers prioritaires qu’il entend mener avec son équipe municipale dans les 2e et 3e arrondissements.
Comment êtes-vous arrivé à votre engagement en politique ?
Anthony Krehmeier : Les prémices de mon engagement ont été la lutte contre le Front National et l’extrême droite en 2002, contre la réforme des CPE et contre la guerre en Irak. J’ai milité à partir de mes 17 ans. J’ai commencé à m’engager en 2005 au mouvement des jeunes socialistes où j’ai eu ma première formation politique. J’ai été animateur fédéral des jeunes socialistes dans la région. Aujourd’hui j’ai 33 ans. Je suis Marseillais. J’ai vécu des inégalités. Celles-ci se sont creusées avec la désindustrialisation de la ville que j’ai aussi pris de plein fouet. Cela a aussi contribué à construire mon identité et ma carrière politique.
Vous êtes un proche du porte-parole du Printemps marseillais Benoît Payan. Avez-vous vraiment été surpris d’être élu maire de secteur ?
Anthony Krehmeier: Quand on a une passion on essaye de s’y atteler, de faire les choses avec beaucoup de convictions. Même si on se prépare à avoir des responsabilités politiques en tant que militant politique, cela nous tombe dessus. Dire que je me réveille depuis que je suis tout petit pour être maire de secteur, ce serait mentir. En tant que leader du Printemps marseillais Benoît Payan a été appelé par Michèle Rubirola, il a accepté cette responsabilité [1er adjoint à la mairie de Marseille NDLR ]. Il s’est posé la question de qui pouvait le remplacer, on a discuté avec les élus et le choix s’est posé tout naturellement sur moi.
Quelles sont vos attaches aux 2e et 3e arrondissements ?
Anthony Krehmeier: Les 2s et 3e arrondissements symbolisent la ville, son constraste. Vous avez le 2e arrondissement quartier historique avec le port, le Panier, le Mucem, les constructions en bétons et le 3e arrondissement avec les quartiers pauvres de la ville, les plus pauvres d’Europe. Mais c’est pour cela que le challenge est immense. Je suis aussi issu de l’immigration de par mes grands-parents. Bien évidemment, je suis attaché au berceau de la ville, au lieu où s’est crée la ville historiquement, à ce secteur qui est aussi le lieu où arrivent les vagues d’immigrations par bateau.
Comment voyez-vous votre rôle de maire de secteur ?
Il y a une volonté de renverser la table, de transformer les choses.
Anthony Krehmeier
Anthony Krehmeier: Je le vois avec beaucoup de responsabilités. Les électeurs nous ont fait confiance, ils ont porté beaucoup d’espoir en nous. Ils ont cru en notre projet, au message qu’on portait, je ne veux pas les décevoir. Je mettrai toute ma force toute ma volonté mais ce n’est pas lié à ma personne. La mairie de secteur est une équipe où la plupart exerce leur premier mandat. Il y a une volonté de renverser la table, de transformer les choses. Je ne suis qu’un parmi tous les élus. C’est avant tout une aventure collective que l’on a essayé de construire et cela va se traduire dans notre mode de gouvernance.