Il a suffi d’une étincelle pour que Marseille s’embrase. La mort du jeune Nahel tué à Nanterre dans les Hauts-de-Seine, mardi 27 juin, lors d’un contrôle routier de police, a provoqué une vague de violences généralisées en France, avec des émeutes et des pillages dans des dizaines de grandes villes.
Marseille qui avait été jusqu’à présent préservée par ce genre de violences urbaines, a été le théâtre de scènes inédites. Malgré des mesures de prévention (arrêt des transports en commun à partir de 19h vendredi et 18h samedi, fermeture anticipée des magasins, renfort de police, interdiction de toute manifestation à partir de 14h et donc annulation de nombreux événements, dont les festivals Acontraluz, Au large et la Fête des terrasses, Gay pride samedi), la violence s’est déchainée dans l’hyper centre-ville d’abord, mais aussi dans les quartiers périphériques.
Samedi matin, alors que le week-end aurait dû être marqué par une journée active de soldes, les commerçants de la rue Paradis et de la rue Saint-Ferréol, ainsi que des rues adjacentes, découvraient avec stupéfaction l’ampleur des dégâts. Les boutiques mais aussi les centres commerciaux comme au Merlan (14e) et Bonneveine (8e) vendredi et le centre Bourse (1er) samedi, sont aussi la cible des attaques.
Les réactions du monde économique et politique ont été très nombreuses, condamnant unanimement les exactions.
Voilà la triste réalité de la situation des #emeutes à Marseille. Tous les commerces de l’hypercentre sont touchés et la casse continue avec les centres commerciaux …c’est toute une économie, des milliers de personnes sans emploi demain et des vies entières de dur labeur… pic.twitter.com/9dO5nsTkrL
— CCIAixMarseilleProvence (@CCI_AMP) June 30, 2023
La présidente du Département et de la Métropole Aix Marseille Provence demande la mise en place de l’état d’urgence.
Face à la gravité des événements, la mise en place de l’état d’urgence s’impose.
— Martine Vassal (@MartineVassal) July 1, 2023
Par décision préfectorale, le réseau de transports et les parkings métropolitains seront fermés à 18h.
J’invite les Marseillais à faire preuve de prudence.
Le maire de Marseille, Benoît Payan, après avoir demandé des renforts supplémentaires, mobilisé la police municipale et mis en place une cellule de crise, a demandé samedi la prolongation de la période des soldes pour que les commerçants puissent compenser en partie leur inactivité de ces derniers jours.
🔴 Pour nos commerçants, j’ai demandé à l’État de prolonger la période des soldes, le temps qu’il faudra. C’est une période capitale que nous devons absolument soutenir. pic.twitter.com/VdkFL8gSyN
— Benoît Payan (@BenoitPayan) July 1, 2023
A noter que la mairie a adressé dans la journée de samedi aux habitants des messages par SMS et téléphones appelant à ne pas sortir les poubelles sur la voie publique.
Dernières minutes (mise à jour dimanche 2 juillet) :
[En bref] Emeutes urbaines : la RTM de nouveau à l’arrêt à partir de 18h
[En bref] Sécurité : la mairie de Marseille demande de ne pas sortir poubelles et encombrants
56 interpellations samedi soir à Marseille
Dans la nuit de samedi à dimanche, les policiers et gendarmes ont continué de tenter de disperser les bandes qui s’attaquaient aux commerces. Selon la préfecture de police « de nombreux interpellés en flagrant délit de vol ou tentative.» 56 interpellations étaient annoncées dans la nuit. Des violences se sont également produites à Aix-en-Provence dans le quartier de Jas de Bouffan.
Lundi matin, une réunion est planifiée à l’Hôtel de région par le président de la collectivité, Renaud Muselier, avec l’ensemble des institutions et des acteurs concernés afin de mettre en place un plan d’urgence pour aider notamment les commerçants, victimes des exactions de ces derniers jours.