Les Vitrollais étaient conviés mardi 26 février, par la Ville et l’association l’Université du Citoyen à participer à un premier atelier de débat à l’Hôtel de Ville, autour de l’avenir du centre-ville de Vitrolles. La Ville, déjà coutumière de ces démarches de concertation citoyenne, a cette fois fait appel à un acteur extérieur pour encadrer ce projet : l’association marseillaise l’Université du Citoyen qui œuvre depuis 24 ans maintenant pour sensibiliser le citoyen à la vie publique. Pour dessiner les contours du futur centre-ville, un deuxième rendez-vous participatif viendra compléter celui d’hier soir, samedi 9 mars prochain.
Imaginer le centre urbain de demain autour de 3 thématiques
Comment concrétiser des projets imaginés et pensés par tous les acteurs d’une ville ? C’est ce à quoi l’Université du Citoyen a essayé de répondre durant la soirée en proposant à la trentaine d’habitants et participants présents de réfléchir à l’avenir du centre-ville de Vitrolles « en mutualisant les intelligences ». Pendant près d’un an, l’association marseillaise missionnée par la Ville a pu recueillir avis, suggestions et idées de Vitrollais autour de la redynamisation de cet espace urbain qui pour certains d’entre eux « se meurt ». D’emblée, Guy-Laurent Silvestre, chargé de mission et de développement pour l’Université du Citoyen, se réjouit « du diagnostic globalement partagé » par les Vitrollais, « intéressant parce que cela signifie que vous [les habitants, NDLR] pouvez passer à l’étape d’après, celle de la réflexion et de la concrétisation ».
De cette première concertation en amont, trois thématiques de travail et de développement ont pu être mises en avant. Réunis en trois groupes, les participants ont pu ainsi plancher sur l’aménagement et le cadre de vie du centre, son activité économique et ses commerces, ou sur le vivre-ensemble et les animations socio-culturelles en ville. Des membres de l’association animaient chacun des débats, tandis qu’une personne ressource liée à chaque thématique apportait un regard plus expert aux propositions des participants. Un échange qui permet « la reconstruction du lien habitant-professionnel-décideur », un des objectifs de l’association marseillaise pour qui les collectivités optant pour l’approche participative sont encore trop rares.
Pour la Ville, le but de ces deux ateliers est le moyen d’entamer un dialogue autour de la future réhabilitation du centre-ville, en réunissant à la fois habitants, associations, commerçants et experts. « On est vraiment dans un temps essentiel de réflexion » précise Daniel Amar, 4e adjoint municipal délégué à la vie associative et à la participation citoyenne. Un échange important pour la Ville qui commence à s’habituer à ce type de démarches participatives et dont certaines ont déjà porté leur fruit notamment « aux parcs du Griffon ou des Amandiers par exemple » ajoute l’élu, où les habitants avaient pu déjà émettre des idées ou avis quant à leur réhabilitation. Hier soir, la consultation citoyenne était pour une fois organisée avec l’intervention d’un acteur extérieur, « permettant aussi de crédibiliser cette démarche ».
Une participation citoyenne qui reste malgré tout marginale
Pour imaginer le renouveau du centre vitrollais en le redynamisant selon l’avis de tous, la jeunesse manquait quelque peu à l’appel. « On commence à avoir une culture de ce type de débat participatif » explique le maire de Vitrolles Loïc Gachon (PS), présent hier soir en tant que spectateur (autant qu’il le pouvait) dans le hall de l’Hôtel de Ville. « Mais ça ne touche qu’une frange marginale de la population, regrette-t-il, il faut trouver des moyens d’impliquer d’avantage, de trouver des relais, ce n’est pas forcément suffisant même si nécessaire pour nous ». « La participation habitante est extrêmement difficile parce qu’il faut des gens qui ont le goût de la chose publique, et la disponibilité nécessaire » appuie à son tour Pascale Morbelli, 2e adjointe déléguée à l’urbanisme et à l’aménagement, elle aussi présente hier soir.
Mais pour Gérard Zemour, qui représentait hier soir l’association Arcade 13127 qui travaille elle aussi au développement de la notion de démocratie participative à Vitrolles (et déjà quelques fois aux côtés de la mairie), la Ville ne fait pas assez appel « aux citoyens, qui sont les véritables experts du lieu où ils vivent ». Une prise de parole spontanée pour rappeler à la mairie qu’elle en est déjà à sa troisième expertise sur le sujet, « expertises qui coûtent assez chères à la ville » a renchéri le retraité. « Il est temps d’agir » a-t-il conclu à l’adresse des élus.
Et si la jeunesse était peu représentée hier, elle l’était néanmoins un peu à travers Djibriel, un jeune médiateur social de l’association Adélies qui travaille dans les quartiers sociaux de Vitrolles. La raison de sa venue ? « Je passe plus de temps à Vitrolles que là où je réside, à Martigues, ça me tenait à cœur de faire partie de ce débat ». « Ça soulève des questions, poursuit-il, il y a des points de vue différents et c’est intéressant à voir. » Un premier échange positif pour ce médiateur au contact direct des jeunes Vitrollais, qui ajoute finalement : « Ça permet de faire remonter certaines choses, sur certains sujets on se rejoint vraiment tous ». Poursuite du débat samedi 9 mars prochain, de 9h à 13h au hall de l’Hôtel de Ville de Vitrolles.