Aujourd’hui dans la région Sud, on compte un peu plus de 5 millions d’habitants. Un chiffre qui augmente chaque année de 0,4%, au même rythme depuis 10 ans. Principalement grâce au solde naturel positif sur le territoire, à savoir un nombre de naissances supérieur au nombre de décès. Toutefois, cette natalité est légèrement en baisse depuis quelques années. C’est le solde migratoire, le nombre de personnes venues s’installer moins celle parties, qui compense alors la réduction et assure la hausse constante de population en Paca.
Seule la « campagne » d’Aix-Marseille conserve son attractivité
La majorité des habitants de la région Sud (88%) vivent aujourd’hui dans les grandes aires urbaines du territoire, définies par l’Insee Paca comme « un ensemble de communes d’un seul tenant et sans enclaves » (Aix-Marseille, Toulon, Nice, Avignon). Plus précisément en Paca, huit habitants sur dix vivent au sein des grands pôles urbains (unités urbaines de plus de 10 000 emplois) et 7% de la population dans les communes périphériques de ces grands pôles, appelées « couronnes périurbaines ».
Dans ces couronnes périrurbaines, le développement démographique est positif depuis 10 ans, mais ralenti ces dernières années (+1% de population supplémentaire chaque année entre 2006 et 2011 contre +1,4% entre 2006 et 2011). La raison ? Un solde migratoire en baisse. La couronne de Toulon enregistre ainsi -0,3 point entre les deux périodes, presqu’autant pour Avignon (-0,4) et même -0,8 point pour Nice. Celle d’Aix-Marseille a conservé la même attractivité, une exception sur le territoire. Malgré sa baisse, la couronne de Toulon reste celle qui attire le plus de nouveaux habitants chaque année au niveau régional.
Le solde migratoire se redresse dans les pôles urbains
Concernant le solde migratoire des grands pôles urbains de la région Paca, il est redevenu globalement positif. « Globalement » oui, car malgré une hausse, celui du pôle d’Aix-Marseille reste négatif (-0,2%). Le solde naturel contrebalance toutefois ce chiffre et permet ainsi à la population de doucement augmenter. « Même si le taux de croissance est faible, Marseille a pris le train du repeuplement après une phase de déclin, notamment avec l’arrivée de couples sans enfants. Aix-en-Provence aussi est vraiment en train de regagner des habitants », souligne Olivier Pegaz-Blanc, chef de projet études à l’Insee Paca.
La croissance démographique du pôle Aix-Marseille (+0,3%) reste toutefois inférieure à celle du pôle d’Avignon (+0,5%) ou de Toulon (+0,6%). Ce dernier a d’ailleurs vu son solde migratoire fortement progresser sur les dix dernières années (+3200 personnes par an entre 2011 et 2016 après +600 personnes par an entre 2006 et 2011). Une hausse d’attractivité qui s’applique à tout le département du Var de façon générale (voir graphique ci-dessous).
Du côté de Nice, par contre, la situation inquiète. La faible hausse de natalité du pôle urbain (+0,1%) compense tout juste le solde migratoire (-0,1%). L’aire urbaine niçoise enregistre une croissance démographique insignifiante depuis 2011. Une tendance qui se généralise à l’ensemble du département des Alpes-Maritimes (voir graphique ci-dessous). « Aujourd’hui, les Alpes-Maritimes compte 28 000 habitants de plus que le Var et est toujours le deuxième plus peuplé département de la région, après les Bouches-du-Rhône. Mais si les courbes continuent à évoluer comme ces dernières années, le Var pourrait lui prendre cette place », projette Alberto Lopez, directeur de l’Insee Paca.
Dans une étude publiée en décembre 2018, l’Insee Paca a dévoilé l’évolution annuelle moyenne de la population dans la région. Il ressort ainsi plusieurs tendances sur ces 10 dernières années :
• Les départements alpins, Alpes-de-Haute-Provence et Hautes-Alpes, ont vu leur excédent migratoire fortement diminuer. Le 04 a même enregistré plus de décès que de naissance.
• Les Alpes-Maritimes a vu ses soldes à la fois naturel et migratoire baisser encore.
• Dans le Var, le dynamisme démographique s’est amplifié, en passant de 5 600 nouveaux habitants par an entre 2006 et 2001 à 8 800 nouveaux entre 2011 et 2016. Et ce majoritairement grâce à son attractivité car son solde naturel est quasi nul.
• Les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse enregistrent un solde naturel relativement important. Par contre, leur solde migratoire est presque nul et même en déficit pour le 13.
Un dynamisme plus que relatif au niveau national
Les pôles urbains de la région Paca sont toutefois loin d’être les plus dynamiques de France. Six pôles urbains de plus de 300 000 habitants dans le pays enregistrent en effet une hausse de leur population de plus d’un pourcent. En tête de course, Montpellier (+1,7%), Bordeaux (+1,5%), Nantes et Toulouse (+1,4%). Toulon et Avignon arrivent en 7e et 8e position. Aix-Marseille occupe la 13e et Nice la 19e.
Repère :
• La 16e campagne de recensement va démarrer jeudi 17 janvier 2019 dans toute la France et dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. 276 communes seront recensées, soit plus de 360 000 logements et environ 610 000 personnes interrogées. 1 600 agents recruteurs passeront dans les logements concernés pour informer les habitants et leur expliquer la démarche. La réponse au recensement est obligatoire.
• Une expérimentation va être menée dans 200 communes du territoire : les habitants ne recevront pas la visite d’un agent recenseur mais une lettre dans laquelle toutes les étapes du recensement sur internet leur seront expliquées. Sans réponse au bout de quelques jours, l’agent recenseur passera également chez eux.