Après une année 2016 difficile marquée par la chute de 4,4 % de son produit net bancaire, la Banque populaire Méditerranée parvient a légèrement redresser la barre. Elle prévoyait une hausse entre 2 % et 4 % en 2017. Finalement, le sursaut n’aura été que de 0,9 % pour atteindre 365,2 millions d’euros : « Cela peut paraître peu mais nous sommes content d’un tel résultat malgré la fusion qui a pesé lourd. De plus, beaucoup d’autres banques ont reculé à cause de la renégociation des crédits à la baisse », tempère Christophe Bosson, le directeur général. La Banque populaire Méditerranée a dû encore enregistrer 17 millions de coûts sur l’exercice 2017 à cause de la fusion engagée en 2016 des Banque populaire provençale et Corse et de la Chaix avec la Banque populaire Côte d’Azur : « Et nous avons réussi à réaliser 3 millions d’économies par rapport aux prévisions », indique Christophe Bosson. Elle a finalisé l’un de ses plus gros chantier, la fusion des services informatiques en juin dernier, pour être véritablement opérationnelle commercialement en septembre. Malgré cette réorganisation, la production des crédits a atteint un niveau record permettant à la banque de passer cette étape sans trop de dégâts.
La Banque populaire Méditerranée, quatrième opérateur de crédits de la région
« On est redevenu le quatrième opérateur de crédits sur notre territoire grâce au travail des équipes », se félicite Christophe Bosson. La banque a effectivement réalisé un bel exercice 2017 en enregistrant 2,7 milliards d’euros de crédits, soit une hausse de 42 % par rapport à 2016. Les taux étant restés à un bas niveau, l’entreprise s’est organisée pour faire plus de volumes à des prix compétitifs. Cette activité a été particulièrement soutenue par l’immobilier qui représente plus de 60 % des crédits : « Nous avons la chance de travailler sur une région où le marché immobilier se porte bien avec des opérations hors-normes en Côte d’Azur et les Bouches-du-Rhône qui disposent encore de terrain pour construire de nouveaux bâtiments », explique Christophe Bosson.
Côté entreprises, les premiers effets bénéfiques de la fusion ont commencé à se faire ressentir. « Le rapprochement de nos entités a doublé notre capacité à prendre un risque sur un crédit pour une entreprise. On a pu accorder de nouvelles lignes aux sociétés pour qui nous ne pouvions le faire auparavant », explique Michel Hillmeyer, le président de la Banque populaire Méditerranée. Au total, la banque a enregistré 1 milliard de crédits aux entreprises et réaffirme son rôle de partenaire de proximité pour les sociétés de toutes tailles : « Quand certaines banques font beaucoup de marketing autour de leur soutien à l’innovation, nous sommes ancrés dans la réalité auprès des petits patrons comme dans l’hôtellerie-restauration qui a beaucoup souffert ces derniers temps. C’est un secteur qui présente beaucoup de risques, pourtant, on les lâche pas », insiste Christophe Bosson. Pour autant, la Banque populaire Méditerranée avoue qu’elle manque de compétences pour accompagner les startups et elle compte s’appuyer sur de nouvelles offres comme Innoplus, un financement garanti par des fonds européens pour les entreprises innovantes. BPI France doit également l’accompagner dans cette évolution. La banque d’État a signé mercredi 24 avril un partenariat avec la Banque populaire pour lancer des opérations conjointes en région. « BPI France nous apportera son expertise technique pour le financement d’immatériels comme les frais de recherche. De plus, nous partagerons le risque », explique Christophe Bosson.
Une trentaine d’agences vont disparaître
Si le gros de la fusion est passé pour le groupe, les équipes vont devoir encore en subir quelques peu les conséquences notamment en terme de réorganisation du réseau des agences. Dans certaines communes, des points de ventes Chaix et Banque populaire couvre le même territoire. Résultat, l’un des deux devra fermer ses portes. « Toutes les équipes seront regroupées sur une seule agence, il n’y aura aucune mobilité géographique ou licenciement », assure Christophe Bosson. Au total, ce sont 25 agences qui disparaîtront dans les deux ans à venir. Mais la fusion n’est pas la seule coupable de cette réorganisation. « On va aussi adapter notre réseau en transférant des entités parfois trop petites sur de plus grosses pour être plus efficace », annonce le directeur. Les agences de deux à trois personnes, entre 10 et 15 estime le groupe, en périphérie des villes ou dans les petites communes fusionneront ainsi avec leurs voisines les plus importantes. D’ici deux ans, le réseau ne comptera donc plus que quelques 200 points de vente contre plus de 240 aujourd’hui. Enfin, qui dit fusion, dit suppression des postes en doublons avec un impact certain sur les effectifs. La Banque populaire Méditerranée a lancé un plan de 270 suppressions de postes sur trois ans, soit 90 par an : « uniquement sur la base du volontariat pour des départs à la retraite », rappelle Christophe Bosson.