Depuis sa création en 2006, le groupe immobilier marseillais Barjane s’est imposé comme l’un des principaux développeurs de zones logistiques en France et dans la région. Il a aménagé dans le Var le Parc des Bréguières, qui s’étend sur 65 hectares et compte plus 230 000 mètres carrés de surface de plancher bâti. Aujourd’hui, ce sont plus de 1 200 personnes qui y travaillent dans des entreprises de renommée internationale : Thales, Carrefour, GLS… Un projet fondateur pour le groupe : « Il nous a fallu dix ans pour le finaliser. Aujourd’hui, on a presque tout commercialisé », raconte le président de Barjane, Léo Barlatier. Désormais, il va se concentrer sur un nouveau défi de taille équivalente aux portes de Marseille : le parc des Aiguilles.
Parc des Aiguilles : « l’Euroméditerranée » de la logistique
Dans les années 2000, l’ancienne communauté urbaine Marseille Provence décide de créer une nouvelle zone logistique sur la commune d’Ensuès-la-Redonne pour couvrir Marseille et sa région. Barjane remporte l’appel d’offres en 2010 pour la concession d’aménagement du Parc des Aiguilles. « Depuis le grand Vitrolles dans les années 70, on a jamais rien vu de comparable. Nous sommes en train de réaliser l’équivalent d’Euroméditerranée pour la logistique sur la région marseillaise », affirme Léo Barlatier. Situés le long de l’autoroute A55, les 60 hectares d’anciennes friches accueilleront à terme plus de 170 000 mètres carrés de bâtiments dédiés aux activités industrielles et logistiques ainsi qu’un pôle de services. Barjane travaille depuis neuf ans sur les acquisitions de terrain et s’apprête à lancer les travaux : « Nous sommes en train de conclure les dernières expropriations pour maîtriser enfin l’ensemble du foncier », annonce le patron. Pour mener à bien ce programme, Barjane est prêt à mobiliser entre 180 et 200 millions d’euros. Il ne doute pas de son succès : « C’est le projet le plus important de la région actuellement. Si Distriport a une vocation d’importation continentale pour délivrer des marchandises dans tout le pays et au-delà, les Aiguilles ont une vocation de logistique urbaine pour Marseille et toutes les villes environnantes », explique Léo Barlatier. Le parc des Aiguilles s’inscrit pleinement dans la stratégie de la Métropole qui souhaite pacifier le transport de marchandises vers Marseille en faisant sortir les gros convois de la ville. Les premiers coups de pelles ne sont pas encore donnés que Barjane reçoit de nombreuses sollicitations d’acteurs de la logistique : « Nous avons déjà de nombreuses pré-réservations pour cette zone qui devrait rapidement se remplir », assure le patron du groupe immobilier qui préfère cependant garder pour lui le nom des futurs résidents. Le potentiel de création d’emplois est également très important avec un millier de travailleurs attendus à terme. Il faudra cependant attendre encore un peu avec les premières installations d’entreprises envisagées en 2021. En attendant, Barjane continue de remplir ses bâtiments sur les autres zones de la métropole.
Une nouvelle entreprise aux Florides en 2020
À quelques kilomètres du site des Aiguilles, Barjane a également investi sur le technoparc des Florides à Marignane, où Daher et Airbus ont installé un centre logistique et industriel de 53 000 mètres carrés. Un projet à 68 millions d’euros livré en 2011. Mais Barjane dispose toujours d’un bâtiment de 16 500 mètres carrés disponible mais plus pour très longtemps : « Nous sommes en passe de signer dans les mois qui viennent et je vous donne rendez-vous au début de l’année prochaine pour connaître le nom du nouvel arrivant », annonce Léo Barlatier, toujours soucieux de ne pas livrer l’identité de ses clients avant l’officialisation.
Barjane est également présent sur Distriport à Fos-sur-Mer. Il a livré un premier bâtiment de 30 000 mètres carrés et attend le permis de construire d’ici la fin de l’année pour lancer la réalisation d’un deuxième édifice d’environ 36 000 mètres carrés. « Il pourra accueillir jusqu’à six utilisateurs à la fois mais est également disponible pour un acteur souhaitant prendre le tout », précise le P-dg. Dernier projet en cours dans le département, le Parc Saint-Charles propose 30 hectares à Fuveau, non loin d’Aix-en-Provence. Lancé en 2013, cette zone logistique est quasiment rempli mais pour répondre à une demande croissante, Barjane lance le chantier d’une extension de deux cellules supplémentaires de 6 000 mètres carrés. La livraison est attendue pour le ,premier trimestre 2020. « Et nous avons encore une réserve foncière de 5 hectares pour continuer de grandir », prévient Léo Barlatier.
Une ambition sans frontière
Né à Marseille, Barjane s’est naturellement développée dans sa région d’origine mais ses ambitions vont bien au-delà des frontières locales. Cet été, le groupe a d’ailleurs annoncé deux nouveaux projets d’importance en région parisienne. Dans le cadre de l’appel à projets pour le dernier lot du parc de l’A5-Sénart, Barjane a été choisie fin juillet pour réaliser un projet de 11 000 mètres carrés sur un terrain de 6,3 hectares. Le montant de l’investissement s’élève à 21 millions d’euros. Le programme se divisera en deux bâtiments, l’un de 9 000 mètres carrés pour de la messagerie et une deuxième de 2 000 mètres carrés avec des commerces et du service. Le permis de construire est attendu pour la fin de l’année et les travaux démarreront un an plus tard. Toujours en Île-de-France, Barjane a lancé mardi 20 août le chantier de son futur bâtiment logistique de 37 700 mètres carrés sur le parc d’activités de la Butte aux Bergers, près de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Ce nouvel édifice accueillera les activités logistiques des sociétés Ba&sh et SeD Supply Chain Solutions. Barjane investit 30 millions d’euros dans ce projet qui doit créer à terme 250 emplois.
Mais Barjane regarde également plus loin, à l’international. Le groupe marseillais a déjà commencé à s’exporter avec un premier bureau créé à Londres. Cette implantation s’est concrétisée grâce à son premier succès outre-manche en décembre 2018. Barjane a ouvert on premier centre logistique au Royaume-Uni, à Northampton pour Decathlon, et ne compte pas s’arrêter là : « Nous désirons réaliser d’autres projets au Royaume-Uni et nous recherchons actuellement des terrains adaptés. Et si nous parvenons à nous développer efficacement en Angleterre, nous commencerons à songer aux autres pays européens », annonce Léo Barlatier.