Malgré la crise sanitaire, les entreprises de la Métropole ont continué à lever des fonds depuis le début de l’année. 2020 a d’ailleurs commencé fort avec plusieurs belles opérations mais le confinement survenu en mars a donné un véritable coup d’arrêt. Voici en exclusivité notre baromètre métropolitain des levées de fonds au 1er semestre 2020.
Depuis plusieurs années, le capital-investissement est en forte hausse avec de plus en plus de levées de fonds pour financer la croissance des entreprises. Au mois de juillet, France Invest a dévoilé de nouveaux chiffres records sur l’année 2019 avec un montant de 19,3 milliards d’euros investis, soit une hausse de 31% en un an. Et les prévisions semblaient promettre un destin similaire sur 2020. Las, l’épidémie du coronavirus a gelé complètement l’activité économique mondiale pendant plus de deux mois à partir du mois de mars avec un coup d’arrêt net pour les opérations de capital-investissement.
Les levées décalées ou reportées à cause du confinement
Dans ce nouveau baromètre des levées de fonds dans la Métropole Aix-Marseille Provence, réalisé par la rédaction de Gomet’ à partir des opérations recensées, le premier semestre de l’année 2020 est en très légère baisse comparée à l’année dernière. Tandis qu’au premier semestre 2019, Gomet’ avait relevé 14 opérations sur le territoire, elles ne sont que 13 entre le 1er janvier et le 30 juin de cette année. Quid de la suite ? « La crise que nous traversons a un impact très fort sur l’activité du capital-investissement, confirme Pierre Grand-Dufay, le délégué régional de France Invest et patron du fonds d’investissement Tertium. Toutes les opérations sont décalées ou reportées car il y a une impossibilité à valoriser une entreprise aujourd’hui. L’impact réel du Covid n’est pas encore mesurable. Les opérations sont également arrêtées en attendant de savoir ce qui va se passer », explique-t-il.
Le tableau des levées de fonds de ce premier semestre révèle un trou entre le mois de mars qui avait bien démarré avec deux opérations et le milieu du mois de mai. Cet absence d’activité correspond à la période de confinement qui a été imposée à la France et au reste du monde. Ces plus de deux mois d’inactivité ont inévitablement pesé sur les résultats du premier semestre qui affiche malgré tout un total de 84,5 millions d’euros levés par les entreprises de la métropole contre 67,4 millions sur le premier semestre 2019.
Sans le coup d’arrêt du confinement, l’année était partie pour battre de nouveaux records. « Il faut rester prudent avec ces chiffres, prévient Pierre Grand-Dufay. On ne peut pas véritablement parler de baisse mais plutôt d’un ralentissement par rapport aux prévisions qui tablaient sur une forte croissance », tempère-t-il. Le spécialiste reste même très confiant sur la suite des évènements et évoque la possibilité d’un fort rebond dans les mois qui viennent. « Pour l’instant, les entreprises n’ont pas de problèmes de trésorerie notamment grâce aux aides de l’Etat et au prêt à taux zéro mais dans quelque temps, il faudra réinvestir pour financer le croissance et rembourser les crédits contractés. Et de mon point de vue, il n’y a qu’une seule solution, les fonds propres et les sociétés de capital-investissement peuvent les apporter », avance-t-il. Si la situation actuelle reste plutôt tendue, notre tableau semble déjà lui donner raison car depuis la fin du confinement en mai, les levées de fonds ont repris dans la métropole. Et les chiffres confirment l’attractivité du territoire notamment sur ces secteurs phares : la santé et le numérique.