Le secteur santé toujours aussi attractif
Face à l’épidémie et ses conséquences, plusieurs secteurs d’activité ont su tirer leur épingle du jeu. La santé tout d’abord avec de nouveaux besoins pour répondre à la situation sanitaire. La métropole Aix-Marseille Provence compte de très belles entreprises performantes dans le secteur des biotechnologies, des dispositifs médicaux ou encore de la e-santé. La qualité de la recherche universitaire médicale est notamment une source d’innovations qui a donné naissance à plusieurs sociétés. Dans le tableau des levées de fonds du premier semestre, la santé est le secteur le plus dynamique avec quatre opérations sur les treize répertoriées et un montant total de 22 millions d’euros.
La PME aixoise H4D, spécialisée dans la télémédecine, signe par exemple le deuxième plus gros tour de table de notre baromètre avec 15 millions d’euros levés. Sa cabine de téléconsultation répond à la problématique de l’accès aux soins à distance qui s’est révélé particulièrement prégnant pendant la crise sanitaire. La start-up marseillaise C4Diagnostics, qui a levé 2,3 millions d’euros en début d’année, a été également très réactive pendant l’épidémie. Elle a été choisie par la Ville de Marseille pour coordonner sa plateforme de tests des lieux publics lui permettant de mettre en avant son savoir-faire pour répondre à de nouvelles crises sanitaires. Enfin, deux sociétés de biotechnologies issus de travaux académiques, ont également signé de belles opérations, 4,5 millions d’euros pour Diogenx avec un nouveau traitement pour le diabète, et 350 000 euros pour Progelife, la société crée par le généticien Nicolas Lévy qui travaille sur la Progeria.
La tech Aix-Marseille séduit les investisseurs
Le digital est le deuxième point fort du tissu économique provençal. Notre baromètre met en avant quatre opérations depuis janvier, soit autant que la santé, mais les montants cumulés sont légèrement inférieurs avec 14 millions d’euros levés. Le patron de la french tech local, Pascal Lorne, en regroupe d’ailleurs la majeure partie grâce à un tour de table de 11 millions d’euros réalisé par sa société Gojob, une agence d’intérim totalement digitale. La deuxième opération notable est signée par Mon club e-sport, une société marseillaise qui coache les nouvelles stars des compétitions de jeux vidéos internationales. Son projet passe par la création de nouvelles académies pour former une nouvelles générations de joueurs de haut-niveau dans toute l’Europe. Fin juin, il a bouclé une levée de fonds de 2,5 millions d’euros qui vient s’ajouter à une autre opération de 1,8 million réalisée l’année dernière. Cette forte croissance pourrait d’ailleurs donner lieu à une troisième levée encore plus importante en 2021. Les deux autres opérations du secteur sont plus modestes, sur de l’amorçage pour deux jeunes start-up : Bluedigo, une plateforme web de mobiliers de bureaux « éco-responsables », et French-ico, spécialiste des levées de fonds en cryptomonnaie.
Région Sud Invest, le plus actif des fonds
Si la métropole attire de plus en plus d’investisseurs nationaux et internationaux, les opérations de ce début d’année sont essentiellement soutenues par les fonds historiques régionaux. Ainsi, le fonds d’investissement de la Région Sud, Région Sud Investissement, est le plus actif en ce début d’année. Il participe à cinq opérations sur les treize recensées dans notre baromètre. Ce score est cependant égalé par le Crédit Agricole. La banque coopérative est historiquement très active dans la région notamment au travers de sa filiale de capital-risque Crédit Agricole Alpes Provence Création (Caap Création). Le groupe bancaire dépasse même le fonds de la Région si l’on prend en compte les deux participations de la société Supernova Invest, un fonds créé en 2017 par Amundi, filiale du Crédit Agricole, et le commissariat à l’énergie atomique et aux énergies renouvelables (CEA).
Dernier enseignement de notre baromètre du premier semestre, la ville centre de la métropole, Marseille, continue de truster la grande majorité des investissements, avec sept opérations sur treize. Mais sa voisine Aix-en-Provence est loin d’être en reste avec cinq levées de fonds. Elle est même beaucoup plus performante que Marseille sur les montants levées car elle regroupe les plus grosses opérations de ce début d’année avec Hopps et ses 30 millions d’euros, H4D, Nawa Technologies (13 millions) et Gojob.
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