Granet présente Bernex, peintre nomade du rêve et du Garlaban

Avant de convier, très bientôt, Cueco à revisiter Cézanne à travers sa propre palette (du 3 décembre au 19 février), le musée Granet d’Aix expose un artiste provençal singulier et ami de la nature. Olivier Bernex jette ses couleurs sur de vastes toiles (deux mètres sur deux ou sur trois !), offrant au regard une sorte de fureur tempêtueuse, de fougue désordonnée. Sans toutefois négliger certains détails formels ou figuratifs. Là un visage, ici une pelleteuse ou une barque..

Son inspiration procède d’une double source, il l’avoue volontiers devant la presse. D’une part, le massif du Garlaban, où il aime à se balader, seul ou avec son chien, depuis plus de quarante ans. Et d’autre part, les ultimes réflexions de Jean-Jacques Rousseau, ces Rêveries d’un promeneur solitaire, que son professeur agrégé de père commenta et publia lui-même.

Jusqu’à l’étourdissement dans le tumulte

À chacune de ces dix rêveries du philosophe des lumières correspond ici, place saint-jean de Malte, un tableau. Plongeant visuellement le visiteur dans “le tumulte du monde”, parfois jusqu’à l’étourdissement. Bernex ajoute quelques autres œuvres, portant, à leur tour, leur poids de cauchemars et de poésie.

Longue tignasse grise, veste de velours noir, ce tout récent septuagénaire ne se réclame d’aucune école, sinon celle qui refuse la tricherie et le faisandé. Il livre ses tourments et obsessions via ses pinceaux, un peu comme un fauve s’ébrouant dans les collines calcaires et les maquis dominant Aubagne et Marseille. L’atelier de l’auteur est tout proche de ce massif, précisément à Allauch, où Bernex épousa Minouche, voici presque un demi-siècle.

L’homme ne s’en glorifie pas particulièrement, mais un de ses ancêtres, Théodore Bernex, fut maire de Marseille (entre 1864 et 1870). Il fit, à cette époque, prolonger la rue Paradis jusqu’au Prado ! Quelques fidèles du petit écran se souviennent aussi qu’Olivier Bernex signa, durant deux décennies, les génériques des émissions de France3 Marseille. Pour l’éditeur Autres temps, il a aussi écrit l’ouvrage titré L’Exécution de la peinture ; grâce au musée Granet, la voici en somme ressuscitée.

Liens utiles :

> Rêver Rousseau, du 19 novembre 2016 au 19 février 2017
> Ouvert du mardi au dimanche de 12 à 18h, fermé lundi et le 25 décembre et 1 janvier ;
> Tarifs : 4,5 € et 5,5 € le billet d’entrée
> museegranet-aixenprovence.fr pour d’autres informations.