Du 21 janvier au 19 février 2017, se tiendra à Marseille et dans 26 communes de la métropole et de la région la deuxième édition de la Biennale internationale des arts du cirque. 60 compagnies, dont 13 internationales, pour 260 représentations, des rencontres professionnelles, des ateliers pour tous… et toutes les disciplines du cirque contemporain à apprécier : jonglerie, acrobatie, mât chinois, trampoline… En préambule, rencontre avec Rache del Andrade, co-directrice de la Biennale.
Gomet’ : L’origine de la Biennale a eu lieu lors de Marseille-Provence 2103. Pouvez-vous nous rappeler sa genèse ?
Raquel Rache del Andrade : Archaos, notre compagnie, a été labellisé pôle national des arts du cirque en 2012 avec, pour mission, entre autres, la résidence de compagnies et la diffusion de spectacles de cirque. Nous avions, avec Guy Carrara, l’idée d’un tel rendez-vous depuis 2007 et Marseille-Provence 2013 nous a donné l’impulsion. Ça nous a surtout permis de travailler avec d’autres structures comme le théâtre du Merlan ou le festival Les Élancés dont la programmation est intégrée à la biennale. Puis il y a eu 2015, la première biennale, et aujourd’hui, nous en sommes à la deuxième. Entre temps, quelques partenaires sont partis mais de nouveaux sont arrivés parmi lesquels les théâtres de Grasse et de Briançon.
Comment aborder cette nouvelle édition ?
R.R.d.A : Si on l’aborde par sa grandeur, nous avons à peu près le même volume que lors de la première édition : vingt-cinq villes en 2015, vingt-sept aujourd’hui. C’est véritablement un rendez-vous pour toute la région puisque des représentations ont lieu dans le Var, le Vaucluse, les Alpes et jusqu’à Grasse. Il n’y a rien d’autre de cette ampleur territoriale, en France, hormis Spring, le festival normand. Si on veut connaître le cœur de la biennale, il faut venir au Village des chapiteaux. C’est l’emblème de la manifestation. Quand on entre dans ces cinq chapiteaux, on sent le festival. Il y aura des spectacles, des ateliers acrobatiques, des rencontres professionnelles et des actions culturelles.
Quels sont les points positifs et négatifs que vous avez retenus de 2015 ?
R.R.d.A : Beaucoup de points positifs ! Le plus important : la fréquentation. Nous attendions 5 000 personnes et 85 000 sont venues. J’espère qu’on fera aussi bien, si ce n’est un peu plus, cette année… La venue aussi de nombreux programmateurs. À la suite de la première édition, nous avons interrogé onze compagnies : elles ont vendu 490 représentations ! Parmi toutes les compagnies programmées, quinze d’entre elles l’étaient avec un premier projet et ont donc connu, ici, leur premier succès.
Et qu’est-ce qui a dû être amélioré ?
R.R.d.A : On a augmenté l’équipe. Au départ, on n’était que quatre et c’était épuisant ; on est désormais neuf. Côté partenaires, la BNP Paribas nous a toujours suivis ; les autres nous donnaient leur accord mais les subventions étaient votées tardivement ; le dernier vote a eu lieu en octobre 2015… Là, ça se présente mieux. Les institutions, confortées par le succès de la première édition, nous ont répondu positivement plus rapidement.
Quel est le budget de la biennale ?
R.R.d.A : Il est d’1,8 million d’euros pour Archaos sur un total de 3 millions d’euros avec l’estimatif des autres structures-partenaires. Il est quasi égal aux précédents. Là-dessus, 300 000 euros sont consacrés à la coproduction de vingt-huit compagnies. Nous menons également une action sociale et 2 500 places sont réservées pour les scolaires et les associations.
Entre deux biennales, que faites-vous ?
R.R.d.A : Il y a la compagnie Archaos. Lors des Jeux olympiques de Rio, on était là bas pour travailler avec l’école nationale de cirque de Rio et animer le club France. Là, on prépare la parade du 14 janvier pour Marseille Capitale du sport et aussi “l’after biennale” avec les dimanches de la Canebière. D’autre part, avec Guy, on a mis au point une méthodologie d’écriture de cirque. On l’a expérimentée et diffusée auprès d’autres auteurs, de collégiens, d’enfants DYS et on va s’adresser dans l’année à des personnes atteintes de handicap mental.
Alors pour terminer, si vous deviez conseiller trois spectacles durant cette biennale ?
R.d.A : Il ne faut absolument pas manquer de venir découvrir Attraction, le travail de Johann Le Guillerm avec ses installations et son spectacle Secret. Il est connu dans toute la France mais c’est la première fois qu’il se produira à Marseille, du 26 janvier au 18 février, donc aucune excuse ! Cirkus Cirkör également, une compagnie qui fait un travail extraordinaire en Suède et je considère Tilde Björfors comme une grande metteure en scène. Je pense que leur nouvelle création Limits, programmée à La Criée, va bien nous régaler. Je citerai aussi Sous la toile de Jherhonimus par Les Colporteurs. Cette création s’inspire du travail de Jérôme Bosch, il y a du trapèze, du mât, de l’acrobatie, de la danse…, je ne l’ai pas encore vue mais je connais et apprécie beaucoup cette compagnie. Mais c’est très difficile de choisir parmi les 63 spectacles car je les aime tous… Dans le programme, nous avons mis également des suggestions pour aider le public à partir de quelques critères comme le rire, ou s’il veut également avoir de la musique en live, ou en avoir plein les yeux !
PRATIQUE :
> Week-end d’ouverture : samedi 21 janvier de 13h à 21h et dimanche 22 de 13h à 19h
> Friche Belle de Mai – 41, rue Jobin – Marseille 3e> Le programme en détail sur le site de la biennale : www.biennale-cirque. com
> Ateliers pour les enfants, les samedis et les dimanches
> Renseignements et inscription obligatoire : resa@archaos.fr
> Village des chapiteaux – Plages du Prado – Marseille 8e