A l’instar de Bpifrance pour les entreprises, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) rassemble ses outils de financement et d’investissement à destination des collectivités sous une même bannière : la banque des territoires. Fraîchement nommé en novembre dernier, Eric Lombard, le nouveau directeur général, l’a annoncé en février et le lancement officiel est attendue pour le mois de mai. « Dans la région, ce sera plutôt en septembre », annonce Richard Curnier le directeur régional Paca. A l’occasion de la présentation de son bilan d’activité 2017, il a précisé les contours de ce que sera cette filiale dédiée au financement des projets des collectivités territoriales et des organismes de logements sociaux de la région. « On fonctionnait encore trop en silo. La banque des territoires, c’est une marque forte, plus lisible pour les collectivités », explique Richard Curnier. En clair, les élus et les bailleurs auront bientôt un guichet unique à qui s’adresser.
Prêteur ou actionnaire aux côtés des collectivités
Conseiller, opérer, financer… Voici les trois missions assignées à la novelle banque des territoires. Elle propose ainsi des prêts sur fonds d’épargne voire parfois des investissements en capital au sein de société d’économie mixte pour soutenir un projet. En février dernier, François Bernardini annonçait par exemple l’entrée au capital de la CDC au sein de la future Sem du projet Jean Sarail. L’an dernier, la caisse des dépôts a dépensé 18 millions d’euros en fonds propres dans les projets de la région avec un effet levier de 120 millions d’euros d’investissements au total.
Aujourd’hui, elle étudie 26 nouveaux dossiers dans laquelle la future banque des territoires pourrait intervenir. Par exemple, elle a signé en 2017 une convention de partenariat avec la municipalité de Port-de-Bouc pour la re-dynamisation de la ville : « C’est un territoire avec beaucoup de friches urbaines qui pourraient être utilisées pour accueillir de nouvelles activités économiques, touristiques ou culturelles », décrit Richard Curnier. Pour l’heure, la Caisse des dépôts met à disposition de la ville son ingénierie pour avancer sur le projet mais à terme, « on pourra co-investir en entrant au capital de la Sem si il le faut », annonce le directeur régional. Un autre projet de convention similaire est à l’étude pour le centre-ville de La Ciotat notamment pour relancer le commerce de proximité.
Mais comme l’a annoncé le gouvernement le mois dernier, l’accent va être mis sur les villes moyennes hors-métropoles avec l’opération Cœur de ville. La Caisse des dépôts prévoit un investissement d’un milliard d’euros en fonds propres et une capacité de 700 millions euros de prêts sur treize communes de la région dont Arles et Tarascon pour les Bouches-du-Rhône. « Contrairement à ce que l’on pense, dans ces villes moyennes, la qualité de vie est en train de se dégrader. Il y’a urgence », affirme Richard Curnier (voir aussi le 3e Forum métropolitain Gomet’ – Caisse des dépôts organisé le 3 avril dernier). Et pour les communes de même taille de la Métropole Aix-Marseille ? « On mettra moins d’ingénierie car nos forces vives seront concentrées sur l’opération cœur de ville », avoue-t-il. Les maires des communes du territoire devront donc se tourner vers une Métropole qui souffre déjà d’une lourde dette pour financer leurs grands projets d’aménagement.
Repères
Un partenaire financier pour les start-up qui font avancer le territoireEn dehors de l’activité de sa filiale Bpifrane, la Caisse des dépôts s’engage aussi aux côtés de projets d’entreprises au service du développement des territoires. En 2017, l’institution a fait la part belle aux start-up de la métropole Aix-Marseille Provence qui proposaient des innovations dans le développement durable. Ainsi, la Caisse des dépôts est devenue l’actionnaire majoritaire à 35 % de Proviridis qui développe un réseau de stations de gaz naturel pour les véhicules en région pour un montant de 5 millions d’euros.
Elle a également investi 1,4 million d’euros au sein de Terradona, « un dispositif qui permet de gagner des points pour des réductions et bons cadeaux si on met ses déchets dans un container. C’est totalement dans la droite ligne de nos projets pour les centre-villes », affirme Richard Curnier. La caisse des dépôts a aussi soutenu Totem Mobi, le service d’autopartage de voitures électriques, avec une participation d’un million d’euros lors du dernier tour de table et s’apprête à remettre au pot pour une nouvelle levée de fonds. La mobilité s’affiche comme une priorité pour l’institution qui est aussi partenaire de la RTM. Elle a financé à hauteur de 3,5 millions d’euros l’achat de bus électriques. Prochaine étape, l’automatisation des rames du métro marseillais qui doit également bénéficier du soutien de la Caisse des dépôts.