Si la glorieuse Marche Républicaine triomphe ce dimanche en pulvérisant toutes les digues des Bouches-du-Rhône, ce département n’aura plus que cinq hommes, contre 11 femmes au parlement. Du jamais vu en terre aux si puissantes traditions machistes.
En incluant Sylvie Andrieux, il n’y avait que trois dames parmi les 16 députés sortants (Marie-Arlette Carlotti (PS) et Valérie Boyer (LR). Sur les cinq éventuels gagnants de l’autre sexe, un seul reviendrait en terrain connu sur le bord de Seine : François-Michel Lambert, de Gardanne, candidat de La République en marche dans la 10e circonscription, expert en économie circulaire, et casquettes du même métal.
Concernant les onze potentielles lauréates, au moins trois juristes : les avocates Camille Bal et Alexandra Louis (12 et 3e), ou encore Sylvie Brunet, qui est en ballottage à Aubagne (9e), et enseigne à la Kedge School de Luminy.
Mères et cheffes
Nombre de mères de famille arborent aussi l’étiquette présidentielle. Telles Cathy Racon-Bouzon, Claire Pitollat ou Magali Sirerols (5e, 2e et 13e). Ou également Monica Michel, vivant à Arles, et directrice commerciale du port de Marseille. Mère encore, et enseignante à Mallemort, Nathalie Farro, 45 ans, prête à aider au dégagement du maire de Châteaurenard (15e).
Des cheffes confirmées sont aussi en lice. Corinne Versini, patronne à Rousset, qui rêve de vaincre l’insoumis Mélenchon (4e). Ou à Aix, la responsable des relations extérieures de Bouygues Télécom, après avoir dirigé celles de Narbonne (14e) : Anne-Laurence Petel. Quant à la centriste Eléonore Leprettre, qui lorgne sur le siège de Guy Teissier, elle fut salariée du mouvement En Marche avant d’en porter les couleurs dans la 6e circonscription.
Gros calibres
Dans la 11e, l’ancien président de l’ordre départemental des experts comptables, Mohamed Laquila (LREM) tente de mettre fin à la longue carrière parlementaire de Christian Kert (LR-UDI). Authentique comorien de Marseille, le haut fonctionnaire Saïd Ahamada pourrait succéder au franco libanais Jibrayel (7e). Quant à messieurs Chamassian et Zulesi, ils se disent directeur artistique ou chef de projet industriel (1e et 8e).
Bref, que du beau linge
Dans le camp buccho-rhodanien de Marine, deux dames toujours au front. Policière scientifique de 32 ans, Sophie Grech (7e circo) devance de 8 points le tenant du titre. Directrice d’école en zone difficile à Tarascon, Valérie Laupies recueillit 48% en 2012, face au ministre Vauzelle (16e). Sept ans plus tôt, elle militait à l’autre extrémité de l’échiquier politique: avec Chevènement, au mouvement des citoyens. Face à Bruxelles aujourd’hui, elle se déclare décidée à défendre les riziculteurs et manadiers du delta. Toutes deux siègent déjà au conseil régional de Paca. Et lui les aide à peaufiner les textes. Benjamin des prétendants, Antoine Baudino, 25 ans, frais diplômé en sciences politiques aixoises, travaille en effet auprès de la minorité à l’Hôtel de Région. Il assure aux électeurs de la 8e qu’il préfère les militaires aux « racailles islamistes ».
Deux autres personnages dans ce courant. Le sénateur maire Ravier qui, avec plus de 30% des suffrages, réalise le meilleur score du FN, dans la 3e. Entre Allauch et Meyreuil, Laurent Jacobelli, qui vient, voici moins d’un mois, de changer d’appartenance. Jusqu’à l’échec lepeniste, ce patron de programme télé était secrétaire général adjoint de Debout la France. Sous cette bannière, ce quadragénaire frôla 5% aux régionales de 2015, en Champagne – Lorraine.
A 18h ce mercredi 14 juin, France 3 Provence a invité Valérie Boyer à débattre avec son challenger Chamassian. Suivra un second face à face entre Julien Aubert et Jean Viard. L’un des deux deviendra dimanche député de la 5e circonscription du Vaucluse. C’est aussi l’Ena contre le CNRS : blagueurs s’abstenir.