Le journaliste Alain Masson nous livre chaque jour son carnet de bord puisé au coeur de la campagne des législatives 2017. Après la saison zéro diffusée avant le premier tour du scrutin, voici l’épisode 3, de la saison 1 de ce carnet de bord spécial législatives.
En bordure de l’étang de Berre, la population martégale pourrait donner à la Provence le dernier député communiste (13e circonscription). Pierre Dharréville, 41 ans, propriétaire du quotidien La Marseillaise. Où ce patron révolutionnaire dut faire la douloureuse expérience de licencier certains de ses propres camarades.
Boucle dorée à l’oreille gauche, cet autodidacte nîmois entre à 23 ans à l’Humanité, puis travaille auprès de Marie-Georges Buffet à la direction du PCF. Depuis 2008, il est le numéro 1 de ce parti dans les Bouches-du-Rhône. Il a reçu le soutien du maire socialiste de Fos-sur-Mer. Et naturellement du sortant, le maire communiste de Martigues, qui assure sa suppléance, Gaby Charroux.
Autre curiosité du même bord, un militant cégétiste depuis un quart de siècle, en ballottage dans la 5e. Hendrik Davi défend, comme son voisin Mélenchon, les projets de la France insoumise. Docteur en écologie, maître en philosophie des sciences, cet altermondialiste à longue crinière anime un blog sur le site Mediapart. Chargé de recherche en agriculture, à l’Inra d’Avignon, l’homme en lunettes et catogan devance l’avocat Moraine de 43 voix. (Tandis que Maurice di Nocera, du même camp que le dauphin possible du maire Gaudin, lui a « dérobé » 798 électeurs.)
A l’assaut
Lui n’a pas été épargné par la déferlante du premier tour. Dès le soir de l’échec, Henri Jibrayel se déclare bruyamment prêt à monter à l’assaut, en chassant son camarade Ciot, et ses équipiers, de la direction départementale du parti socialiste. Reste à savoir si le siège de la rue Montgrand restera durablement aux mains d’une formation si désargentée après la tourmente qu’elle ne pourrait éviter de vendre également ses locaux parisiens de la rue Solférino.
Battue également, mais pas rancunière, la suppléante de Patrick Mennucci appelait dès lundi à voter en faveur du leader insoumis, soulignant qu’à ses yeux, Madame Versini est une « candidate de droite ». L’ex-député, qui tient Mélenchon pour « un tordu », reste plus évasif, suggérant à sa génération d’opérer « un pas de côté », permettant l’émergence de têtes nouvelles.
Douteux assistants
Après les rocambolesques démêlés du modem-écolo Benhamias (1% glané lors de la primaire de la belle Alliance populaire), Le Canard enchaîné épingle cette semaine notre « cheffe de guerre », la phocéenne Sylvie Goulard. L’euro députée représentant le Sud Est aurait employé comme assistant local un certain Stéphane Thérou. Âgé de 49 ans, cet ex élu-centriste d’Alençon dirigeait à Pau le cabinet du maire, devenu aujourd’hui ministre de la justice, (et de la bonne conduite en politique). Que ceux qui ont eu l’occasion de croiser ce collaborateur dans nos régions veuillent bien se manifester.
Si Corinne Versini attend ce jeudi une visite de soutien à Marseille de la ministre des sports, Laura Flessel, son rival Fi tient place de Gaulle- face à la bourse, une réunion en plein air, le même jour à 19h, probablement l’une des dernières de l’actuelle campagne.