Cinquième et avant-dernière étape du parcours de la Convention des entreprises pour le climat (CEC) Provence-Méditerranée, cette session qui se déroulait les 12 et 13 décembre dernier au CEREMA Méditerranée à Aix-les-Milles s’est penchée sur un enjeu central : comment mobiliser ses parties-prenantes et écosystèmes pour donner vie à des projets de coopération et des feuilles de route régénératives. Retour sur deux jours où les dirigeants ont relevé le défi de parier sur la coopération territoriale.
Un leadership à réinventer
Dès le début, Romain Cristofini a mis les participants face à une question essentielle : « Comment être des leaders vivants au service du vivant ? » Il ne s’agit pas seulement de transformer des stratégies, mais de revisiter nos schémas mentaux et relationnels. À ses côtés, Hélène Le Teno a appelé à embarquer les équipes en travaillant sur les valeurs partagées. Elle a cité des cas concrets, comme Bel, qui a relevé le prix du lait pour favoriser l’agroécologie, ou Decathlon, qui a lié les primes des dirigeants à leurs émissions de CO2.
Un processus collectif et itératif
L’originalité de cette session a résidé dans la méthode employée pour faire émerger des projets concrets. Les dirigeants ont d’abord réfléchi individuellement, avant de partager leurs idées en petits groupes (dans les cordées, des cercles de dirigeants ayant des enjeux ou des filières proches) puis de les exposer sur la place du marché des défis, avec toutes les autres propositions : chaque participant a ainsi pu choisir le sujet qui le touchait le plus, constituant ainsi de nouveaux groupes de travail dédiés. Cette dynamique coopérative a permis de partir d’idées et d’aboutir à 18 véritables projets, dont 6 ont été pitchés devant l’ensemble du collectif, mettant en lumière à la fois leur véritable maturité et leur potentiel de transformation.
La dynamique collective de la CEC en vidéo
Les éclairages inspirants
En clôture, Philippe Bihouix, directeur général d’AREP et expert des enjeux de décroissance et de sobriété, a partagé son approche pour concilier convictions personnelles et responsabilités de dirigeant : « Il faut agir avec ténacité, même lorsque les vents sont contraires. S’appuyer sur le collectif est une force. » Les échanges ont souligné l’importance de la persévérance et de l’action collective pour surmonter les obstacles inhérents aux transitions complexes.
Des défis au cœur des territoires
Lors du marché des aides, les participants ont exploré les dispositifs proposés par des institutions comme la Région Sud, la BPI ou l’ARBE, consolidant ainsi leurs connaissances des ressources disponibles pour amplifier leurs impacts ou être davantage accompagnés. Ce maillage avec les parties prenantes locales souligne l’importance de l’approche territoriale dans une démarche de transformation.
Un parcours en pleine accélération
La prochaine étape sera cruciale : la session 6, à l’ADEME de Sophia Antipolis dans les Alpes-Maritimes, marquera le dernier coup de collier avant la fin du parcours. Ce sera le moment pour les binômes de finaliser leurs feuilles de route, de monter encore les curseurs pour que leurs ambitions soient à la hauteur des apprentissages et des prises de conscience accumulés durant tout le programme. Cette ultime session sera également l’occasion pour certains participants de pitcher leurs feuilles de route devant des invités clés de l’écosystème local, donnant un aperçu concret de leurs engagements.
La fin ? Pas tout à fait. Après cette sixième étape, un événement de clôture officiel organisé avec nos partenaires et soutiens (*), viendra célébrer l’aboutissement de ce parcours transformateur et la remise officielle des feuilles de route des participants. Ce sera alors le début de leur véritable chemin sur la voie de l’économie régénérative et de la coopération territoriale…
Témoignage Alumni par CORSICA linea : mobiliser ses parties prenantes pour créer le 1er corridor vert en Méditerranée !
Dans la droite ligne de sa feuille de route CEC, CORSICA linea poursuit sa démarche partenariale avec son écosystème pour accélérer la transition environnementale du maritime. C’est le sens de l’appel lancé par la voix de son Directeur général, Pierre-Antoine Villanova, à l’occasion des Assises de la Mer 2024, en faveur de la création du 1ercorridor vert 100% français entre la Corse et le Continent.
Un projet collectif d’envergure qui s’inscrit dans la lignée des engagements pris par la France en 2023 dans la déclaration de Clydebank (COP26) pour la mise en place de routes maritimes « zéro émission » d’ici 2030.
Catalyseurs de la transition environnementale et énergétique autour d’un large spèctre de parties prenantes, les corridors verts sont une véritable vitrine de ce que peut être l’excellence technologique et opérationnelle de l’industrie maritime.
A quelques mois de l’entrée en vigueur d’une zone SECA qui établira un contrôle sans précédent des émissions d’oxydes de soufre et de particules en Méditerranée, les acteurs du maritime, d’ores et déjà pleinement investis dans la décarbonation de leurs activités, ont ainsi été invités à se mettre collectivement en ordre de marche pour amplifier le déploiement de solutions de manière coordonnée.
Ce plaidoyer a rencontré l’adhésion de l’ensemble des parties prenantes publiques et privées concernées : armateurs de la Méditerranée, ports de Marseille et de Corse, exécutifs nationaux et locaux, industriels des énergies nouvelles et administrations du maritime et de l’environnement. La période d’incertitude générale ne doit pas nous faire dévier du cap de long terme de la boussole de la décarbonation et c’est par la coopération que viendra la réussite. Place à l’action !
Liens utiles :
Retrouvez sur Gomet’ le parcours 2024 de la Convention des entreprises pour le climat Provence Méditerranée
Le site de la CEC Provence Méditerranée
(*) Soutiens : DREETS PACA, Région Sud, ADEME. Partenaires pédagogiques : CEREMA, ARBE, GREC Sud