Des outils pour la trésorerie
Jean-Yves Venchi, directeur de l’agence de la Banque de l’Orme Cepac, précise que pendant cette période d’observation qui peut durer 18 mois, « les clients ont besoin de produits court terme comme l’affacturage ». Si l’entreprise est propriétaire de ses murs elle peut faire appel au lease-back (2). Jean-Yves Venchi, lui préfère la fiducie (3) : « un transfert de propriété temporaire permettant de mobiliser des actifs et faire de la trésorerie. La banque est alors sécurisée dans son apport sans passer en bas de la liste des créances prioritaires en cas de liquidation. » Il faut comme le disent les financiers, faire du bas, de la trésorerie avec le haut, les immobilisations.
Le client ne s’affiche pas, dans cette période, Banque de l’Orme, ce qui serait ostracisant et alerterait clients ou fournisseurs, il a un compte « bis » avec un chéquier Caisse d’épargne ou devient client Cepac s’il vient d’une autre banque.
Avec cette offre, nationale, les caisses d’épargne prennent place dans le cercle très fermé des banques judiciaires, comme au niveau national la Banque Thémis et la Banque Delubac & Cie. « Nous voulons jouer la proximité, avec 15 banques de l’Orme en France, assure Jean-Yves Venchi. Nos chargés d’affaires ont beaucoup moins de clients à suivre qu’en centre d’affaires, ils ne font que ce métier et connaissent à la fois les risques et les outils. Ils passent beaucoup de temps avec le client qui est souvent désemparé dans un monde inconnu ». Et le marché risque de s’élargir : « Les PGE ont joué un rôle de perfusion y compris pour des entreprises qui n’allaient pas très bien. Les difficultés sont pour 2021. Notre intérêt est de remettre le client sur les rails, nous voulons accompagner le dirigeant dans ce moment de retournement de son entreprise, souligne Jean-Yves Venchi ».
La Banque l’Orme part avec un portefeuille de 300 clients, elle est ouverte aux entreprises du territoire Cepac, en procédure judiciaire, de plus de 750 000 € de chiffre d’affaires.
Liens utiles :
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> L’adresse mail du centre d’affaires Banque de l’Orme : Cepac-b-banque-de-l-orme-cepac@cepac.caisse-epargne.fr
(1) Article L622-7 Modifié par Ordonnance n°2014-326 du 12 mars 2014 – art. 21 : « Le jugement ouvrant la procédure emporte, de plein droit, interdiction de payer toute créance née antérieurement au jugement d’ouverture (…) »
(2) L’entreprise propriétaire d’un bien à usage professionnel le cède à une entreprise de crédit-bail. Le bien est par la suite remis à la disposition de l’entreprise (le crédit-preneur) par la société de crédit-bail (le crédit-bailleur) dans le cadre d’un contrat de location. Avec un rachat possible in fine.
(3) « Le contrat de fiducie est un contrat par lequel un constituant transfère temporairement la propriété de tout ou partie de ses biens, droits ou sûretés à un fiduciaire qui, les tenant séparés de son patrimoine propre, agit dans un but déterminé dans l’intérêt d’un bénéficiaire. Cette institution permet de gérer des biens ou des droits pour le compte d’autrui (fiducie-gestion) ou, pour ce qui nous intéresse ici, de constituer des sûretés en garantie d’une dette (fiducie-sûreté). Considérée par beaucoup, et à juste raison, comme la « reine de sûretés », la fiducie est de plus en plus utilisée pour sécuriser, de manière simple et efficace, les financements consentis aux entreprises en difficulté, qui voient en elle un instrument souple et polyvalent, parfaitement adapté à la mise en place de solutions innovantes au service de leur restructuration ». Romain Lantourne, Avocat au Barreau de Paris