La file d’attente qui s’est allongée tout au long de la journée lundi 23 mars devant l’IHU Méditerranée Infection à Marseille témoigne à elle seule des espoirs suscités par la stratégie de Didier Raoult, le directeur de l‘établissement et son équipe médicale. Dimanche, dans un communiqué, les professeurs de l’IHU annonçaient, au nom du devoir de soigner et du serment d’Hippocrate, l’accélération des tests et du traitement à la chloroquine pour les patients détectés positifs.
Dès lundi matin, de nombreux habitants attendaient sur le Jarret, du côté du boulevard Jean Moulin, leur tour pour bénéficier de ce test de dépistage. Une sortie contraire aux règles strictes de confinement édictées par les autorités…
Il faut dire que de nombreuses personnalités ont exprimé leur soutien à Didier Raoult et à sa stratégie médicale. Des personnalités politiques régionales comme Renaud Muselier, le président de la Région Provence Alpes Côte d’Azur comme Christian Estrosi, le maire de Nice, traité lui-même à la chloroquine ont dit tout le bien qu’ils pensait de l’infectiologue marseillais.
Je fais confiance au Dr. Raoult. Ses recherches ont toujours été porteuses d’espoirs et de résultats. Je sais qu’il y a des débats mais comme le dit @EmmanuelMacron, nous sommes en guerre et nous n’avons pas le temps d’expérimenter sur des souris pendant 6 mois. #COVIDー19 pic.twitter.com/s1yg5tUnPF
— Christian Estrosi (@cestrosi) March 23, 2020
Même soutien du côté de de Martine Vassal la présidente de la Métropole et du Département ou de la députée Valérie Boyer, toutes les deux dépistées positive au covid-19.
Le soutien dépasse le niveau local. Philippe Juvin. Le chef du service des urgences à l’hôpital Georges Pompidou à Paris a estimé que la France devait faire des stocks de chloroquine : « Il faut produire dès maintenant et très massivement » de la chloroquine, a-t-il plaidé sur l’antenne de France Inter.
Olivier Véran autorise le traitement à la chloroquine sous conditions
Une étude clinique, baptisée Discovery (lire plus bas), de grande ampleur (3200 personnes) vient d’être lancée pour tester l’efficacité de la chloroquine. « On n’est pas des sorciers. Les autorités chinoises l’utilisent depuis très longtemps », s’est défendu sur France Info le professeur Philippe Parola, chef du service des maladies infectieuses de l’IHU à Marseille face à ceux qui estiment qu’il faut d’abord attendre les résultats de cette étude pour engager un traitement.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui intervenait en fin de journée pour présenter le nouveau bilan de l’épidémie en France (19856 cas, 2082 en réanimation, 860 décès) s’est engagé à communiquer rapidement sur les résultats de cette étude. Il a par ailleurs autorisé l’usage de la chloroquine dans un cadre bien balisé, « au cas par cas, sur décision collégiale de médecins et pour les malades hospitalisés les plus graves. »
🔴 #COVIDー19 | Suivez en direct mon point sur la situation ⤵️https://t.co/Dk1DnyOG0K
— Olivier Véran (@olivierveran) March 23, 2020
Une façon de reconnaître les avancées proposées par l’IHU Méditerranée Infection de Marseille sans pour autant lui donner toute la liberté dans sa pratique d’accueil et de soins lancée depuis dimanche. Les professeurs marseillais n’ont pas réagi aux dernières annonces du gouvernement.
Repère
Discovery, une étude européenne conduite par l’Inserm en France
L’essai clinique européen Discovery destiné à évaluer quatre traitements expérimentaux contre le Covid-19 a démarré dimanche 22 mars. Coordonné par l’Inserm dans le cadre du consortium Reacting, cet essai inclut au moins 800 patients français atteints de formes sévères du Covid-19.
Il est piloté en par Florence Ader, infectiologue dans le service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de la Croix-Rousse au CHU de Lyon et chercheuse au Centre international de recherche en infectiologie CIRI (Inserm/CNRS /Université Claude Bernard Lyon 1).
L’essai DIscovery démarre avec cinq modalités de traitement : soins standards, soins standards plus remdesivir,, soins standards plus lopinavir et ritonavir, soins standards plus lopinavir, ritonavir et interféron beta, soins standards plus hydroxy-chloroquine.
L’attribution des modalités de traitement se fera de façon randomisée, c’est à dire aléatoire, mais patients et médecins sauront quel traitement est utilisé (on parle alors d’essai ouvert). L’analyse de l’efficacité et de la sécurité du traitement sera évaluée 15 jours après l’inclusion de chaque patient. Source Inserm.