Après avoir annoncé le 18 mars la réduction d’une partie seulement de ses activités à Fos-sur-Mer, ArcelorMittal décide finalement d’arrêter la totalité de ses installations pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Une bonne partie des 2 500 salariés de l’usine est impactée.
Le processus d’arrêt prendra plusieurs semaines
L’usine a entamé depuis la semaine dernière le processus d’arrêt du haut-fourneau numéro 2, d’un convertisseur et d’une coulée continue. Lors d’un comité social et économique extraordinaire vendredi 20 mars, ArcelorMittal a indiqué qu’il lançait le processus de mise à l’arrêt temporaire des autres installations à chaud : haut-fourneau numéro 1, deuxième convertisseur, deuxième coulée continue et la cokerie. « Ce processus complexe et délicat nécessitera plusieurs semaines », avance le groupe sans pouvoir donner plus de précisions. « Nous avons plusieurs choix : stopper de façon abrupte les installations avec de gros risques pour le redémarrage futur ou prendre le temps de faire les choses bien pour être en mesure de relancer la production quand l’activité repartira », explique la direction de la communication à Gomet’.
« Ce timing vise donc à répondre avant tout à une future crise économique plutôt qu’a répondre à l’urgence sanitaire »
CGT ArcelorMittal
La CGT semble surprise de cet arrêt total de la phase à chaud : « C’est au delà de ce que demandait la CGT puisque nous demandions une marche au minimum technique », indique le syndicat de salariés. Il s’inquiète pour le redémarrage du site et la santé des personnels qui travailleront dans les prochains jours sur l’arrêt de la production : « Sauf catastrophe, et comme le prévoient de nombreux experts dans un délai de deux mois le pic de la crise sera derrière nous, et nous serons à l’arrêt total ? Les personnels de fabrication et d’expéditions seront donc exposés au plus fort de la prolifération du virus avant d’être priés d’aller en chômage. Ce timing vise donc à répondre avant tout à une future crise économique plutôt qu’a répondre à l’urgence sanitaire », dénonce la CGT.
Une demande de chômage partielle pour plus de 2 300 salariés
Avec ce fonctionnement réduit au minimum, ArcelorMittal Méditerranée a fait une demande de chômage partiel pour une période allant du 19 mars au 30 juin prochain pour ses sites de Fos-sur-Mer et Saint-Chély-d’Apcher en Lozère. Elle porte sur un total de 750 000 heures et concerne un peu plus de 2 300 salariés. Actuellement, 70% du personnel de Fos-sur-Mer est déjà chez lui, soit pour du télétravail, soit pour garde d’enfants, soit en congés. A l’occasion du Comité social et économique de vendredi dernier, les organisations syndicales ont demandé le maintien de la rémunération à 100 % pour l’ensemble des salariés impactés par ces mesures. La direction a refusé catégoriquement de maintenir l’intégralité du salaire, ce qui a conduit trois syndicats sur quatre (la CGT, la CFDT et la CFE/CGC) à voter contre la demande de chômage partiel. « Nous maintenons le dialogue avec les instances représentatives », affirme la communication d’ArcelorMittal mais elle n’a pas besoin du feu vert des syndicats pour mettre en place les mesures de chômage partiel. Leur avis est uniquement consultatif.
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