A 20 ans, le jeune Estrosi préfère enchaîner les succès sur deux roues (et à la plage) que de passer le bac au lycée. Entre 1975 et 79, il sera quatre fois champion de France moto ! D’où le sobriquet, qu’il finira par adopter, de “motodidacte”.
Après Kawasaki et Yamaha, ce brun bien peigné achève chez Pernod sa carrière de pilote. Son grand père Giuseppe, venu d’Ombrie, vendait près de la gare de Nice, un demi siècle plus tôt, des billets de loterie, sous l’emblème du papillon. Aujourd’hui encore, Christian Estrosi porte toujours sur lui, tel un talisman, un ticket jauni datant de 1933 !
Mandats cumulés
Fort de sa jeune notoriété, le motard figure en 1983 sur la liste municipale de Jacques Médecin. Au conseil municipal, le voila chargé des sports. Il ne quittera plus l’hôtel de ville, devenant lui-même maire de Nice en 2008. Depuis 27 ans, il est également député des Alpes-Maritimes, accomplissant actuellement son 7ème mandat ! Et aussi conseiller général du même département… Puis président, de 2003 à 2008 de l’assemblée départementale. A sa création, il devient ensuite président de la métropole Nice-Côte d’Azur. Aux reproches de cumul, il rétorque, sarcastique, « je ne peux empêcher les gens de voter pour moi ! »
Pragmatique
Entre 2005 et 2010, l’édile maralpin fut aussi ministre, à trois reprises. A l’industrie, l’aménagement du territoire, et chargé de l’outre-mer. A l’époque, la presse dénoncera son choix de loger sa fille dans un de ses deux appartements de fonction, aux frais de la république.
Ce pragmatique vorace connaît bien couloirs et arcanes du conseil régional de Paca. Il y siègera six ans (de 1992 à 98), comme vice-président d’un certain Gaudin Jean -Claude. Selon les règles, le total de ses indemnités ne saurait dépasser 8 200 euros mensuels.
Erreur avouée
Séparé de son épouse, Dominique Sassone, elle demeure toutefois sénatrice, conseillère métropolitaine, et adjointe au maire de Nice – chargée de la proximité (!). Le couple a eu deux filles, Laetitia et Laura (28 et 26 ans). La cadette est cadre dans l’hôtellerie. L’aînée fut mariée par son père – et maire – l’an dernier à un jeune interne en chirurgie, de bonne famille niçoise. Très hostile à l’instauration du Pacs en 1998, Christian Estrosi changera d’avis dix ans plus tard, reconnaissant avoir commis « une grave erreur de jugement. »
Napoléon
Affable et bonhomme jusque dans ses revirements, le “Fils de Nice” adore la salade portant ce nom et co-signe “Le roman de Napoléon III“. Son héros facilita, en 1860, le rattachement du comté de Nice à la France. Ce qu’il n’aime pas : les drapeaux étrangers les soirs de match, les mendiants, l’islamofascisme et « ses cinquièmes colonnes infiltrées dans les caves et les garages. »
Certains le disent “sarkolâtre.” A en croire cependant son idole, l’affection n’est guère réciproque. Selon le Canard enchaîné, le président Sarkozy envoie vertement la rhubarbe, en soupirant : « Estrosi n’en rate pas une. Dès qu’il y a une connerie à dire, il la dit. » Plus récemment, sur BFM , (en septembre 2014), le maire de la cinquième ville de France invite Nicolas Sarkozy à procéder à sa propre « autopsie »(sic)! Du boulot pour les psychanalystes.