En exclusivité pour Gomet’, Claude Rossignol, président de la Chambre Régionale d’Agriculture Provence-Alpes-Côte d’Azur, évoque les enjeux du prochain Salon International de l’Agriculture pour l’agriculture provençale et parle de la métropole, l’une des plus agricoles de France.
Quels sont les enjeux de votre présence au prochain Salon International de l’Agriculture ?
Claude Rossignol : C’est bien sûr une nécessité pour notre région d’être présente à cet événement qui va réunir près d’un million de visiteurs, aussi bien grand public que professionnels. C’est l’occasion de mettre en valeur la qualité et la variété de nos productions. On retrouve en effet en PACA toute la diversité de l’agriculture nationale : fruits et légumes, fleurs, élevage ovin, viticulture, production de fromages sans oublier l’huile d’olive…
La plupart de nos produits disposent de labels de qualités : AOC, AOP ou IGP, pour les vins mais aussi pour les fromages comme le banon. Il faut noter également que notre région est la première de France pour l’agriculture biologique qui pèse près de 15% de sa production.
Le Salon International de l’Agriculture constitue donc une formidable vitrine pour nos producteurs et notre région, que je compte représenter, auprès du public français et international, aux côtés du Président de la Région qui sera à mes côtés lors de l’inauguration.
Selon vous, la création de la Métropole est-elle une chance sur l’agriculture régionale ?
C. R. : Avec la moitié de son territoire consacré à l’agriculture, la Métropole Aix-Marseille Provence est l’une des plus agricoles de France. Depuis le début de la construction métropolitaine, la Chambre Régionale d’Agriculture a participé à tous les ateliers sur le sujet. Il est en effet important que le développement agricole soit pris en compte par cette nouvelle entité.
Quelles sont les pistes pour favoriser la consommation de produits locaux par les métropolitains ?
[pullquote]Nous essayons de développer des partenariats avec les villes [/pullquote] C. R. : Notre région est l’une des plus en avance sur le développement des circuits courts, qui permettent aux producteurs de vendre leurs paniers directement dans des gares par exemple ou auprès des consommateurs. Nous essayons de développer des partenariats avec les villes pour cultiver ces liens entre producteurs et consommateurs. Avec près de 2 millions d’habitants dans la Métropole, près de 5 millions dans toute la région Paca, et près de 8 millions de touristes qui nous rendent visite chaque année, la région dispose d’un vaste bassin de consommateurs désireux de consommer des produits locaux. N’oublions pas le secteur de la restauration collective, auprès duquel nous menons des actions en lien avec le Conseil départemental et le Conseil régional pour favoriser la consommation des produits régionaux.
La production de salade locale a connu une crise cet hiver. Quelles ont été les mesures prises pour aider les producteurs ?
C. R. : Effectivement, cet hiver, les agriculteurs ont vendu leur production au prix de 12 centimes d’euros la salade, pour un coût de production de 30 à 40 centimes en moyenne. Et vous les avez trouvées dans les rayons des supermarchés à 1,50 Euro… Une cellule de crise a été mise en place à la Préfecture pour mettre en relation producteurs et distributeurs. Il faut aboutir à un partage de la valeur plus équitable pour tous.
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Repères : L’agriculture en Paca
> Première région de France pour la production de fruits et légumes, de riz et de fleurs.
– Deuxième vignoble AOC de l’Hexagone;
> 3 milliards de CA;
> 40 000 emplois directs, 100 000 emplois induits; plus de 20 000 exploitations;
> La production de salades concerne plus de 1850 producteurs, principalement situés dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse.