C’est l’endroit qu’il faut avoir vu… Dernière visite en date, et non des moindres, celle de Pierre Gattaz, le président du Medef, venu vendredi 12 mai dans l’après-midi, en compagnie de son épouse et de Johan Bencivenga le président de l’Upe 13, visiter le site le plus « bankable » de la métropole Aix Marseille Provence : thecamp. Un campus d’innovation d’un nouveau genre, sans pareil en Europe disent ses promoteurs, et comparables pour certains à la « singularity university » située dans la silicon valley, qui comprend une université, un think-tank ou encore centre d’incubation d’entreprises. Comme souvent pour les invités de marque, Frédéric Chevalier, le créateur du projet et son bras droit Lionel Minassian ont accueilli Pierre Gattaz, présenté le projet et le site. L’opération est hors-normes avec 80 millions d’euros de budget, levés auprès des collectivités comme du secteur privé. 40 millions pour la réalisation du bâti, 40 millions pour l’exploitation.
Et c’est justement parce que le projet est de dimension mondiale qu’il séduit. Le patron des patrons français est emballé comme nombre de visiteurs avant lui. Et c’est justement parce que le projet est de dimension mondiale qu’il séduit. Le patron des patrons français est emballé, comme nombre de visiteurs avant lui. Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, s’est lui même impliqué en venant deux fois soutenir le projet, lors des rencontres économiques d’Aix en 2015 et 2016. Et le carton d’invitation pour l’inauguration prévue au début de l’automne est prêt à partir à… l’Elysée.
Des talents au profil très varié, avec une forte dose internationale ont été recrutés pour conquérir la planète à l’instar de Sofianne Amar, Benoît Bailliart, Thomas Houdaille, André Zollinger ou encore Walter Baets (lire nos précédents Digest Hebdo).
Un tiers lieu public et privé
Un nouvel entrant arrive tous les 15 jours et le rythme va se poursuivre jusqu’à la fin de l’année pour atteindre un total d’une centaine de personnes. thecamp sera à la fois un centre de formation, un lieu d’immersion, un accélérateur pour les start-up. « Un tiers lieu public et privé » aime à souligner Lionel Minassian, où se mêleront des starts-up comme des grands groupes. Mais aussi et surtout beaucoup de dirigeants venus ici dans le cadre de journée de (trans)formation. thecamp sera aussi un lieu d’incubation et de lancement de projets innovants avec le grands groupes comme les collectivité, dans le cadre de programmes de co-innovation. L’activité « exécutive » sera déterminante pour générer des revenus. Pour faciliter l’inspiration et la créativité, le site se veut irréprochable en terme d’accueil et d’hébergement : un campus à l’américaine, comme souhaité par Frédéric Chevalier, au milieu de la nature et où le coucher de soleil s’annonce magique sur la montagne Sainte-Victoire.
Le pitch a séduit de nombreux partenaires publics et privés. La douzaine de grands groupes comme Sodexo (qui gèrera aussi le restaurant), La Poste, Accor ou le Crédit Agricole, mettent plusieurs centaines de milliers d’euros par an pour entrer dans le club des partenaires. Ils seront les premiers associés à la communication et à la programmation du site mais aussi des clients choyés, qui enverront leurs cadres en séminaire pour imaginer les produits ou services du futur. Si au départ, le projet était clairement orienté vers la smartcity, c’est à dire la ville intelligente, il embrasse désormais bien plus. thecamp se présente ainsi comme « le premier campus européen consacré aux technologies émergentes et aux nouveaux usages. » Outre l’équipe de haut niveau recrutée pour l’occasion, thecamp compte aussi attirer la fine fleur des speakers mondiaux.
Des speakers de renommée internationale
Capables de faire venir vers le campus provençal des cadres et dirigeants du monde entier en quête d’inspiration, ils seront logés dans des petites maisons personnalisées; l’hébergement hôtelier de 200 places étant lui réservé aux hôtes plus « ordinaires. » thecamp veut s’inscrire dans un écosystème global. Un lieu d’inspiration, d’acculturation, de formation, d’innovation, d’expérimentation, d’incubation des porteurs de projets. « Ce qui fera la force de thecamp c’est cette capacité à appréhender un écosystème global dans un outil à vocation multiples » explique Frédéric Chevalier. « Une usine à start-up » qui accueillera ces petites entreprises innovantes déjà en pleine croissance ou en phase d’incubation certes. Mais surtout, elles pourront également trouver du financement et du mentoring auprès des PME, des ETI et des grands groupes qui seront également présents à thecamp. Des grands groupes « qui viendront, eux, suivre des cours de formation continue sur les enjeux de rupture et de transformation ».
Des managers du service public eux aussi viendront à thecamp pour travailler de l’acculturation aux ruptures et aux technologies… « Cela permettra aux start-up de discuter avec les élus ou les techniciens du service public des enjeux d’appel d’offre et de marché public… A travers cet écosystème, tout le monde se parlera quasiment 365 jours par ans, 24h/24, ils pourront travailler et partager. Notre rôle c’est de créer les conditions favorables pour tout ça » souligne encore l’ex-PDG fondateur du groupe HighCo. La métropole Aix Marseille Provence est l’une des premières clientes avec sa Fabrique du projet métropolitain qui se réunit depuis avril en ateliers dans la bâtiment provisoire popup (lire Le Digest Hebdo n°18)
Quant au modèle économique, il compte trois sources de financement. La première : la formation. « Il n’y a pas beaucoup d’offres en Europe de ce type. Il y en aura une à thecamp et je ne doute pas que ce business soit florissant puisque le marché de l’éducation et de la formation continue est florissant. » La deuxième brique qui permettra à thecamp de vivre c’est le management de programmes de co-innovation. « Pour faire de l’innovation ouverte trans-sectorielle il faut des lieux et des tiers, et là encore il n’y en a pas beaucoup en Europe ». Enfin, il y a la partie « Lab ». thecamp pilotera un certain nombre de projets expérimentaux pour le privé et le public. « Ce sont les trois grosses branches qui génèreront le revenu nécessaire pour rendre thecamp pérenne » souligne Frédéric Chevalier.
Une holding non-profit
Par ailleurs, comme la holding est une structure « non-profit », sur lequel l’accent n’a jamais été mis, elle bénéficiera d’un autre soutien : le financement de fondations philanthropiques qui se disent prêtes à « participer au financement sur toutes les activités qui ne sont pas concurrentielles », comme les grands challenges, les projets éducatif… « Cette dimension complètera le modèle économique. »
Cette semaine, thecamp accueille une première opération « maison » dans ses murs avec l’étape finale du Spark life contest, le concours d’innovation dédié aux start-up. Les cinq meilleures d’entre elles intègreront l’accélérateur de thecamp géré par le Crédit Agricole, l’un des partenaires du site. En attendant l’ouverture, le chantier continue… La grande toile baptisée “canopée” qui va recouvrir les cellules du “campement” est en cours de déploiement. Il reste à fixer la date de la cérémonie d’ouverture et d’envoyer le carton d’invitation à… Emmanuel Macron.
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