La deuxième séance du conseil métropolitain s’est tenue vendredi 17 juillet à 10 heures (revoir la séance en vidéo). En présidente aguerrie Martine Vassal maîtrise le rythme les dossiers. En une heure 55 minutes, 45 secondes, tout est expédié. Il s’agit de distribuer les compétences, de procéder à des nominations décisives et d’acter des réformes à venir.
Par exemple, Didier Parakian sera en charge à la Métropole du Conseil de développement, des Fonds européens et ses relations avec les institutions européennes.
La présidente tient un discours généraliste qui dit peu de choses sur les méthodes à venir : « Le principe d’intérêt général et métropolitain est un et indivisible » dit-elle sibylline.
Mais l’évènement est dans la mobilisation des élus du Printemps marseillais, subliminale lors de la première séance. Avec 40 élus au moins, plus des sympathies ailleurs, ils n’avaient pas présenté de candidat, ni choisi de se rallier officiellement à une autre candidature. Gaby Charroux, communiste de tradition peu métropolitaine, y fut le représentant de la gauche, mais, il perdit en route une trentaine d’élus qui lui firent défaut.
« Vous construisez une Métropole contre les Marseillais et les Marseillaises »
Christian Pellicani
Les groupes politiques ne sont pas encore constitués, mais le seront très vite. Ils conditionnent la composition des commissions et il sera intéressant de savoir si le PM constitue un groupe, ou se répartit entre ses composantes : Verts, communistes, LFI, socialistes, société civile. Pour l’heure les élus du Printemps ont fait leur véritable entrée au Pharo. C’est Christian Pellicani, communiste, premier adjoint du premier secteur qui ouvre le bal ; il intervient au nom du groupe virtuel Printemps marseillais et annonce son vote contre les premiers rapports : « Vous construisez une métropole contre les Marseillais et les Marseillaises. »
Michèle Rubirola est annoncée. Ce sera la première intervention de la maire de la ville capitale. Elle a choisi clairement de s’opposer dans un discours clair mais ferme. « La Métropole, dénonce-t-elle, est largement plus celle des maires que celle des habitants. La Métropole est méconnue et mal aimée. Vous nous enfermez dans une vision tribale de la Métropole. Il y a urgence à redonner aux communes des compétences de proximité. Les égoïsmes territoriaux nous conduisent à l’impasse. Le pacte ne doit pas confondre la proximité et les redistributions ». Elle dénonce comme l’a fait Jean-Pierre Serrus, le niveau de redistribution de la manne métropolitaine. « Nous sommes à 20 points au-dessus des autres métropoles » dit-elle. « Le pacte ne doit pas confondre la proximité et les redistributions », explicite la nouvelle élue.
Samia Ghali entre en lice en polémiquant avec son adversaire préféré Stéphane Ravier et met en garde : « Si Marseille ne va pas bien, la Métropole n’ira pas bien. Si demain on se trouve dans une ville qui explose il n’y aura pas de frontières avec vos communes. »
Sophie Camard sera la plus conciliante des élues du PM. « J’ai choisi, dit-elle un mandat de maire de proximité. Nous portons un discours de Marseille qui va reprendre ses responsabilités. Nous ne voulons faire de cette Métropole un lieu de revanche politique. Nous sommes là, pour coopérer. » On retrouve là, la posture raisonnée de l’ancienne élue régionale écologiste alors, vice-présidente de la commission économique sous Michel Vauzelle qui faisait avancer les dossiers de l’innovation.