« Où est l’espace pour permettre à Marseille de discuter avec la Métropole, pour permettre à Marseille d’exister pleinement ? »
Loïc Gachon
Plusieurs élus, de gauche de communes importantes, vont regretter que la majorité municipale de Marseille ne soit pas représentée dans la gouvernance. Gaby Charroux, de Martigues le déplore : « Je regrette que le bureau soit monolithique » dit-il. Loïc Gachon, maire socialiste de Vitrolles insiste sur le rôle de la ville centre : « Je regrette que seule l’opposition à Marseille soit représentée dans la gouvernance de la Métropole et ce n’est pas un positionnement politicien. Ma vision de l’intercommunalité est qu’il faut asseoir les maires autour de la table. Où est l’espace pour permettre à Marseille de discuter avec la Métropole, pour permettre à Marseille d’exister pleinement ? »
Georges Cristiani maire de Mimet, chef de file des Maires de Provence, éternels rebelles, mais grands bénéficiaires de la Métropole, dénonce « la gouvernance centralisée de la Métropole », il affirme sa confiance en la présidente, mais appelle à un « pacte de raison pour calmer les choses ». Nous souhaitons, dit-il « que les compétences de proximité soient redonnées aux communes avec des moyens. Il faut aller au-delà de la loi sur le pacte de gouvernance ». Et il en rajoute une couche, contre une présidence qu’il a pourtant soutenue : il dénonce « la bureaucratie administrative tatillonne qui a conquis la métropole ». Comprend qui peut.
Jean-Pierre Serrus, toujours courtois, salue la volonté de réforme, mais il regrette le retour des intercommunalités : « Vous n’avez pas cité la conférence métropolitaine des mairies qui n’a pas jamais été réunie. Je demande que ce soient les communes qui soient au cœur de ce pacte et je suis pour une relation directe entre le conseil métropolitain et les communes. » Le maire de la Roque d’Anthéron s’inquiète des comptes à venir : « En 2017 nous avons investi 467 millions d’euros, avec 100 millions d’euros d’endettement ; cette année avant le Covid nous sommes partis pour investir 460 millions€ mais nous devrons emprunter 300 millions d’euros, parce que l’épargne nette a diminué. Si les 92 communes veulent une métropole de projet, au nom de l’intérêt collectif, il faut que nous soyons économes. »
Stéphane Ravier, lui ne fait pas dans la nuance. Il salue ouvertement « une démétropolisation » à l’œuvre, apporte bruyamment son soutien aux maires. Et lance à Martine Vassal : « Vous revenez à la raison ». La présidente lui rappellera que ce soutien subit et enthousiaste aux maires de tous bords est peut-être à rapprocher des élections sénatoriales, alors que le RN n’a plus de maires !
« J’ai confié à Maryse Joissains le soin de réformer la Métropole »
Martine Vassal
Marc Pena, conseiller municipal d’opposition à Aix-en-Provence a choisi l’affrontement et la polémique : « J’ai du mal à vous féliciter. On vous a mis à la porte et vous êtes revenue par la fenêtre. Le bien commun métropolitain est en cause. Les conditions de votre élection font que vous serez une présidente faible pour porter un projet métropolitain. Où est la métropole des citoyens pour la mobilité, l’aménagement du territoire, la recherche, l’environnement. Ce projet est celui d’un syndicat de maires. »
Martine Vassal enregistre le tout, promet un « nouveau souffle » mais annonce, sans plus de précision : « J’ai confié à Maryse Joissains le soin de réformer la Métropole ». Avec la délégation donnée à Sophie Joissains sur ce sujet. Tout un programme.
Liens utiles :
> Le bureau 2020 de la Métropole avec les attributions des vice-présidents et délégués
> [Verbatim] Martine Vassal réélue remet les communes et les territoires au coeur de la Métropole
> Métropole : les maires (hors Marseille) à la tête des conseils de territoire
> [Tribune] La métropole des Maires par Jacques Boulesteix