Dans la chaleur caniculaire, les municipales continuent à agiter la sphère politique marseillaise. La stratégie de Martine Vassal s’opacifie. La suspension du Plan de déplacement urbain de la Métropole, qui retarde de fait les investissements transports, stratégiques, pour au moins une année, fait des vagues. Revendiquer un appui présidentiel pour les municipales et « en même temps » repousser à plus tard le PDU en accusant l’État de refuser de payer les 3,5 milliards d’euros pour financer les déplacements métropolitains semble peu cohérent à nombre d’élus.
Johan Bencivenga, trop seul ?
Du côté de la majorité présidentielle, la candidature de Christophe Masse dans les 13 & 14° arrondissement a fait pschitt. Le fief des Masse étant passé largement à l’extrême droite et à la droite extrême, la longue argumentation largement diffusée sur la nécessaire alliance entre le nouveau monde et les élus aguerris n’a pas convaincu.
La candidature de Johan Bencivenga interroge certains marcheurs qui redoutent d’avoir à soutenir dans une ville pauvre, le « candidat du Medef ». L’entrepreneur du BTP semble pour le moment bien seul, ses collègues entrepreneurs ayant plutôt fait le choix de Martine Vassal ou du candidat virtuel Yvon Berland.
Le président d’Aix Marseille Université entre peu à peu dans les habits du candidat et structure son propos. Il s’entoure de personnalités locales qui ont apprécié le pari fait et gagné de la construction d’une université unique en lieu et place des trois universités historiques marseillaises. Des personnalités du monde juridique et médical se profilent dans son entourage.
Philippe de Fontaine-Vive prêt à mouiller la chemise
Surprise : l’ancien vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI), le Marseillais Philippe de Fontaine Vive, ancien de l’Ena, directeur général de la Compagnie Financière Richelieu devient un fervent partisan d’Yvon Berland. Lui-même avait été tenté par la politique phocéenne, mais l’entourage de Jean-Claude Gaudin ne l’avait pas encouragé dans sa vocation citoyenne. Il serait prêt à rejoindre une équipe municipale pilotée par Yvon Berland qu’il avait connu comme vice-président de le BEI en instruisant les financements européens de l’Amu. Yvon Berland aurait revu dans une rencontre universitaire internationale (l’Alliance U7 +) le président Emmanuel Macron et il est assuré des encouragements de François Bayrou (antérieurs à la sollicitation de LREM). Il devrait sortir du bois avant la fin juillet avec un premier panel de soutiens.
Saïd Ahamada trace lui aussi son chemin et dévoile aujourd’hui les premiers éléments du projet qu’il souhaite proposer aux Marseillais pour 2020. Une liste de personnalités associatives, universitaires et économiques marseillaises de la société civile a été diffusée mardi 16 juillet sur Gomet’ en réponse à l’appel à la mobilisation d’Emmanuel Macron. Il est le seul politique à y figurer…
Laurent Nuñez : « il faudra être derrière le candidat »
Les militants de la LREM redoutent les clivages entre les prétendants, une ambiance que Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, en visite à Marseille lundi et mardi a ressenti. Dans une rencontre avec les marcheurs, il a appelé à l’unité. Ancien préfet de police de Marseille, époux à la ville d’une Marseillaise, il suit avec attention de devenir de la cité phocéenne. « Quel que soit le candidat, il décevra certains et satisfera d’autres, il faudra être derrière lui », a-t-il insisté, sibyllin. Et il viendra, lorsque le candidat sera désigné, soutenir la candidature macronienne à la mairie.