La deuxième phase des aménagements prévus par le contrat de baie a été présentée au palais du Pharo à Marseille mardi 9 juillet. Dans la continuité de la phase précédente, la phase deux 2019-2021 vise à améliorer la qualité des eaux de baignades et des milieux littoraux pour un coût de 144,4 millions d’euros.
Le territoire ciblé par le contrat de baie inclut désormais le golfe de Fos et invite les industriels du secteur à prendre part à l’initiative. L’étang de Berre n’est lui pas intégré au projet puisqu’il fait déjà partie d’un autre contrat dit d’étang et possède ses propres défis à relever.
Le montant estimé de la phase deux s’élève à 144,4 millions d’euros hors taxe, répartis dans trois grands thèmes qui sont devenus les défis du contrat.
Le premier défi vise à prévenir et réduire les pollutions en mer et améliorer la qualité des eaux de baignade. Il est découpé en 46 opérations pour un coût de 86,6 millions d’euros. Cette première partie du contrat prévoit notamment la création d’un réseau et un bassin de rétention d’eaux pluviales ou encore de nouvelles installations de traitement des eaux de carénage portées par le Grand port de Marseille. Les enjeux du contrat de rivière du bassin de l’Huveaune ont également été revus, mais le programme d’actions n’est pas encore finalisé. Il inclut des aménagements visant à prévenir les risques d’inondations.
Le deuxième défi est axé sur la préservation et la restauration de la biodiversité. Il regroupe 47 opérations pour 53,7 millions d’investissement. La restauration des sites naturels représente la part la plus importante : 26,5 millions d’euros dont 14,6 millions pour la seule remise en nature du vallon des Aygalades. Ce projet n’ayant pas pu être réalisé lors de la première phase il sera couplé à l’opération Euroméditerranée 2 qui prévoit la création d’un parc de 14 hectares actuellement occupé par un faisceau ferroviaire comme dans une gare de triage. Le parc coûtera 6,6 millions. On peut également citer la création de récifs artificiels à Fos sur deux sites : les Mattes de Saint Gervais et dans une zone proche du bassin du port mais interdit à la navigation. Les récifs seront implantés sur 94 hectares à six mètres de profondeur.
«Sans contrat de baie nous n’en serions pas là»
Le troisième et dernier défi est orienté vers la sensibilisation et l’éducation du public : 24 opérations qui coûteront 4,1 millions d’euros. L’étude d’un emplacement pour un observatoire est prévue ainsi que la diffusion des bilans des actions du contrat de baie. Un projet pilote nommé Polaris est également entériné. Polaris est une plateforme de test et de développement de méthodes d’observation destinées à acquérir une connaissance sur le milieu marin grâce aux plongeurs-citoyens : « un véritable projet de collaboration entre gestionnaires littoraux, scientifiques et citoyens », explique le dossier de presse. Dans l’ensemble, de nombreuses actions de sensibilisation font partie du troisième défi, notamment dans le parc des Calanques, auprès des écoles mais aussi auprès des plaisanciers et des industriels.
Les promoteurs du projet se sont également exprimé -lors d’un point presse informel- sur la qualité des eaux de baignade à Marseille sujette aux questionnements des riverains suite à la fermeture de 15 plages depuis début juin. « La fermeture des plages est faite de façon préventive. On attend ensuite les résultats le lendemain pour prendre une décision. On n’est absolument pas obligé de le faire », a tenu à rappeler Didier Réault, adjoint au maire en charge de la mer et par ailleurs présidente du Parc national des calanques. « Chez nous, nous avons 94% de journées d’ouverture de plage contre 91% du côté de l’Atlantique. Sans contrat de baie nous n’en serions pas là ».
« Les gens partent en vacances au Maroc ou en Tunisie pour se baigner mais aucun contrôle n’est effectué là-bas. Il faut se rendre compte des efforts fournis et des avancées qui sont faites. C’est la recherche et développement qui fera avancer les choses. Personne n’a idée des percées qui peuvent être faites dans les prochaines années », a estimé le maire de La Ciotat Patrick Boré. Un constat en partie partagé par Annick Mièvre, déléguée régionale de l’agence de l’eau : « de 15 stations d’épuration en 1980, il y en a aujourd’hui 250 dans la région. La présence de polluants connus a très fortement diminuée mais de nouveaux polluants sont encore inconnus et les scientifiques travaillent sur le sujet ».