Vendredi 29 novembre (*) dernier avait lieu à Miramas une conférence de presse de mobilisation sur la gare de triage SNCF de la ville, spécialisée dans le fret ferroviaire. Étaient présents Frédéric Vigouroux, maire PS de Miramas, Marc Poggiale, conseiller métropolitain communiste, Thierry Nardy, président de la commission économique du Comité social économique (ex-Comité d’entreprise) de fret SNCF, Robin Matta, syndicat des cheminots CGT de Miramas ou encore Jean Marc Coppola, conseiller municipal PCF de Marseille. Ce dernier fait pour Gomet’ un point sur le dossier, et nous livre son sentiment.
Quelles sont les menaces qui pèsent sur la gare de Miramas ?
Jean-Marc Coppola : Il y a des menaces de fermeture de la gare de triage de Miramas dans les mois qui viennent s’il n’y a pas de changement de politique et de stratégie au sein de la SNCF, et plus largement au sein du gouvernement. Quelle que soit l’évolution du statut de la SNCF, l’Etat est propriétaire à 100 % de l’entreprise. Or depuis des années, il y a une stratégie de sabotage du fret, avec divers plans. Il avait été promis qu’avec l’ouverture à la concurrence du fret, tout irait mieux.
Quand on voit l’abandon du fret ferroviaire, ce sont des milliers de camions sur les autoroutes, et nous voulons dénoncer cela.
Jean-Marc Coppola
En réalité, il y a une volonté de saboter, qui est en même temps contradictoire avec tous les discours qui sont tenus sur le réchauffement climatique. Quand on voit l’abandon du fret ferroviaire, ce sont des milliers de camions sur les autoroutes, et nous voulons dénoncer cela.
QuEn quoi la gare de triage de Miramas est-elle une infrastructure stratégique pour le territoire ?
J.M.C : Miramas, c’est le dernier centre de triage dans le Sud-Est de la France, avec sa situation géographique à côté du grand port maritime Marseille-Fos. Or on sait très bien que l’efficacité du port dépend de son hinterland – c’est-à-dire de son prolongement terrestre, qui avec des camions, n’est pas très efficace. D’ailleurs, la partie Fos du port n’est pas assez ferroviaire à notre goût, quand on voit que les ports du Nord de l’Europe disposent de plusieurs voies de chemin de fer, alors que chez nous il n’y en a qu’une. Je me pose des questions sur la volonté politique de développer l’hinterland, qui améliorerait l’efficacité du port de Marseille, alors qu’aujourd’hui des trafics qui arrivent en France passent par les ports du Nord de l’Europe – Anvers et Rotterdam notamment.
Votre mobilisation peut-elle permettre de sauvegarder le fret ferroviaire ?
J.M.C : J’ai commencé la conférence de presse du 29 novembre en parlant du « train des primeurs » entre Perpignan et l’Île-de-France, que la SNCF voulait supprimer l’été dernier – sachant qu’un train est l’équivalent de 50 camions de marchandises par jour. La mobilisation face à ce non-sens économique et écologique fait que ce train a été remis en place au premier décembre [2019]. C’est un encouragement à se mobiliser, à dénoncer, à résister dans le sens de l’intérêt général. Partant de l’histoire de ce train, aujourd’hui nous dénonçons le fait que la fermeture du triage de Miramas, ce seraient 60 à 80 trains par jour qui partiraient sur la route, et donc on se pose la question de quel coût pour la société, avec toutes les conséquences néfastes que cela aurait.