L’association Cosmed, qui réunit les petites et moyennes entreprises du secteur de la cosmétique, organisait le 16 mai dernier ses rencontres de la cosmétique responsable, à thecamp, à Aix-en-Provence. Son président, Jean-Marc Giroux, qui a longtemps travaillé pour l’entreprise Naos (Bioderma, Institut Esthederm), était l’invité de Gomet’ dans l’émission Planète locale, diffusée lundi 13 mai sur BFM Marseille Provence. Il détaille pour Gomet’ les défi de la cosmétique durable pour les entreprises.
Qu’est-ce que Cosmed ?
Jean-Marc Giroux : Cosmed est la première organisation de France dans le domaine de la cosmétique. Elle réunit plus de 1000 entreprises, principalement des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI). Notre objectif est de les aider à se développer, surtout à se mettre en conformité avec les réglementations européennes et nationales, qui ne sont pas toujours simples, en particulier lorsqu’il s’agit de transition environnementale (avec la loi anti-gaspillage et économie circulaire, dite Agec, ndlr). Mais tout cela va dans le bon sens, le principal est que les entreprises puissent s’adapter.
Comment s’organise votre action ? Le fait que vous soyez basé à Aix fait-il du Sud la “capitale” de la cosmétique éco-responsable ?
J-M. G. : Historiquement, nous étions basés à Marseille, avant de nous déplacer au Technopôle de l’Arbois, à Aix. Mais notre action s’étend au niveau national, au travers de cinq cosmétopoles qui relaient nos actions.
Désormais, avec la réglementation, toutes les entreprises doivent se tourner vers des options plus éthique. Certaines sont plus avancées que d’autres, mais toutes ont un pied dedans. La région est assez avancée dans ce déploiement de la cosmétique durable car c’est la seule à afficher une opération d’intérêt régional (OIR) en lien avec la naturalité. Sur 1020 adhérents, nous comptons 220 entreprises régionales, parmi lesquelles des pépites comme L’Occitane (Manosque), Naos (Aix-en-Provence) ou encore Pulpe de vie (Marseille).
Cosmétique durable : « La région Sud est la seule à afficher une OIR sur la naturalité »
Jean-Marc Giroux
Quelles sont, par exemple, les contraintes qui se dressent face aux entreprises pour respecter les nouvelles réglementations ?
J-M. G. : Les ingrédients qu’il est possible d’utiliser est plus encadrée, par exemple. On s’est rendu compte que certains étaient néfastes pour la santé ou l’environnement. Les entreprises doivent aussi penser l’impact sanitaire et environnemental de toute la chaîne de vie de leurs produits, de leur conception au recyclage de leur emballage, mais aussi des résidus de produits dans l’eau. C’est une bonne chose : il faut continuer à formuler avec de meilleurs ingrédients. Mais il est vrai que l’adaptation des petites entreprises est plus compliquée.
Cela étant dit, la notion de cosmétique durable n’est pas neuve. Les premières réunions internationales sur le sujet ont démarré dans les années 70. Seulement, ce n’est que depuis quelques années seulement que c’est devenu une obligation, et plus une option.
Comment reconnaître les cosmétiques durables ?
J.M. G. : Il faut d’abord regarder les allégations. Que revendique la marque ? Là encore, c’est encadré. Par exemple, il n’est plus possible de mentionner qu’un emballage est biodégradable, même s’il l’est (depuis le 1er mai 2022, ndlr). Je conseille de bien se renseigner sur la réputation de l’entreprise, de regarder si les mentions obligatoires sont bien exposées (recyclabilité, performance environnementale etc., ndlr).
Il est faut de dire que le prix est un indicateur de la qualité. Quant à la liste des ingrédients, ce n’est pas forcément ce qui fait la durabilité du produit, qui doit avant tout remplir la fonction pour laquelle il a été créé. En revanche, tout ce qui ne lui permet pas de remplir sa fonction est en effet inutile.
En savoir plus :
> Le site de Cosmed
> Visionner l’émission Planète locale du lundi 13 mai en replay
> La marque de cosmétiques bio Pulpe de vie (Marseille) lève 1,7 million d’euros
> Notre rubrique environnement