Face aux décisions du gouvernement pour gérer la crise du coronavirus, la mairie de Marseille propose de créer son propre conseil scientifique. L’idée vient de l’adjointe au maire, Samia Ghali, qui a lancé le sujet lors du conseil municipal de lundi 5 octobre pour « ne plus dépendre uniquement de certains scientifiques parisiens ». Une proposition saluée par le premier adjoint, Benoît Payan, qui préside la séance en l’absence de Michèle Rubirola toujours sen convalescence : « Je suis sûr que Mme la maire aura à coeur de présider un tel conseil. Avec cet outil, nous pourrons nous-mêmes conseiller le gouvernement qui aurait dû nous écouter quand, ensemble avec les autres collectivités, nous avons demandé un délai de dix jours », a-t-il commenté.
Le président de Région rejette la proposition
Si la création d’une telle instance n’est pas à l’ordre du jour et n’a pas été soumise au vote, Samia Ghali souhaiterait embarquer dans ce conseil scientifique marseillais la préfecture, l’IHU, l’AP-HM, l’hôpital privé, les marins-pompiers, voire la CCI… « J’espère que cette idée inspirera les autres collectivités », surenchérit le socialiste Benoît Payan. La réponse n’a pas tarder à venir du côté de la Région Provence-Alpes Côte d’Azur. Son président LR Renaud Muselier a rapidement rejeté cette idée dans un communiqué : « Ce conseil scientifique de Marseille ne peut être qu’une strate supplémentaire, facteur de confusion et de cacophonie », rétorque-t-il. Il ne veut pas ajouter un « machin purement marseillais » aux nombreuses instances compétentes en la matière : ministère de la Santé, le Haut conseil de santé publique, l’Agence régionale de santé, les groupements hospitaliers de territoire, les centres hospitaliers, les unions régionales des professionnels de santé, les conseils départementaux, régionaux et nationaux de l’ordre des médecins… Renaud Muselier craint ainsi de voir les autres municipalités suivre cet exemple : « Si Marseille développe sa propre vision de la crise sanitaire, qu’est ce qui empêchera les 945 autres communes de notre région de se doter d’un outil similaire ? », s’inquiète-t-il.
A ce conseil scientifique municipal, le président de la Région préfère « la mise en place d’un comité régional de santé publique ». Ce dernier pourrait réunir chaque semaine le préfet de région, le directeur général de l’ARS, les élus compétents en fonction du territoire étudié et les représentants du monde économique : « il permettrait d’apporter de la cohérence et de la concertation entre des acteurs aujourd’hui trop dispersés », estime-t-il.
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