Le Président de la chambre régionale des entreprises de l’économie sociale et solidaire (Cress), Denis Philippe, veut casser l’image caricaturale de son secteur, auprès du grand public comme des politiques. Par exemple, il a rencontré le 6 juin dernier Renaud Muselier, le président de la Région Sud, « qui était resté sur une vision erronée d’une filière qui ne fonctionnerait qu’avec des subventions. Je pense maintenant qu’il a compris que nous étions des entreprises à part entière qui créent de la valeur et de l’emploi », raconte Denis Philippe à l’occasion d’un déjeuner presse organisé lundi 17 juin. « Ce n’est pas bon que l’État et les régions financent intégralement les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Ça crée une dépendance malsaine qui nous décrédibilise », ajoute-t-il. La Cress cherche donc de nouvelles solutions pour financer la croissance de ses entreprises comme son propre fonds d’investissement, dont le premier tour de table est bientôt bouclé.
Un fonds de 12 millions d’euros opérationnel cet été
Annoncé en octobre 2017, le fonds d’investissement de la Chambre régionale des entreprises d’économie sociale et solidaire a déjà « réuni 9,5 millions d’euros et devrait atteindre le 12 millions dans quelques jours », annonce Denis Philippe. Les deux derniers souscripteurs attendus sont la Caisse des dépôts et « un gros acteur de l’ESS », avance sans autre précision le président de la Cress. Au départ du projet, la Région Sud devait également participer au fonds à hauteur de 5 millions d’euros mais elle a fait finalement machine arrière. Ce qui a provoqué un peu de retard pour son aboutissement initialement prévu l’an dernier. « Maintenant que j’ai pu m’entretenir sérieusement avec Renaud Muselier, je suis qu’il participera au prochain tour de table », rassure Denis Philippe.
En attendant, cet outil, qui sera géré par la société de capital-investissement A-Plus Finance, sera opérationnel dans les prochains jours. Les tickets d’investissement seront compris entre 150 000 euros et 500 000 euros. L’objectif est de sélectionner 20 à 30 projets au total sur des durées longues pouvant dépasser les dix ans. L’accompagnement sera essentiellement réalisé à travers des produits de type obligataire. « On doit continuer à trouver nos propres ressources. On a la chance d’avoir les banques coopératives parmi nos adhérents, on pourrait imaginer avec elle la mise en place de micro-crédit pour financer les projets des associations qui n’ont pas besoin de grand chose mais peinent à trouver les financeurs », poursuit le président de la Cress Paca.
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