Avec l’arrivée des beaux jours et de la chaleur à Marseille et dans le département des Bouches-du-Rhône, c’est aussi le risque d’épisodes de pollution qui plane sur le territoire. Aux particules fines, mais surtout à l’ozone pendant l’été. En 2018, 23 jours ont été concernés par un dépassement des seuils réglementaires de concentration en ozone. Contre respectivement 7 et 14 jours en 2017 et 2016. « Une exposition de quelques heures à quelques jours à un épisode de pollution de l’air peut entraîner des irritations oculaires ou des voies respiratoires, des crises d’asthme et une aggravation des troubles cardio-vasculaires ou respiratoires. Ces situations peuvent avoir des effets très négatifs sur des personnes particulièrement vulnérables », rappelle la préfecture des Bouches-du-Rhône.
En cas d’épisode de pollution atmosphérique, un dispositif préfectoral est activé pour informer la population des « bons gestes » à adopter et pour renforcer les actions visant à améliorer durablement la qualité de l’air. De nouvelles mesures comme la gratuité des transports et la circulation différenciée à Marseille entreront aussi désormais en vigueur, suite à l’adoption d’un arrêté le 7 juin 2019.
Que va-t-il se passer en cas de pic de pollution ?
Selon le taux de concentration en pollution (50 μg/ m³/ jour pour les particules fines et 180 μg/ m³/heure pour l’ozone), une simple procédure « d’information/recommandations » sera mise en place. Comme son nom le laisse supposer, elle consiste à informer la population de l’épisode de pollution et de donner des recommandations sanitaires et comportementales pour limiter les émissions de polluants. Le préfet peut aussi instaurer des contrôles renforcés comme sur le contrôle technique ou des limitations de vitesse.
Si les taux de concentration en pollution sont plus élevés (80 μg/ m³/jour pour les particules fines et 240 μg/ m³/ heure pour l’ozone), une procédure d’alerte sera enclenchée :
- De niveau 1, elle entraînera une baisse de la vitesse de 20 km/h dans tout le département des Bouches-du-Rhône et des mesures spécifiques sur le territoire de la métropole Aix-Marseille Provence : stationnement gratuit pour les résidents pour les inciter à laisser leur voiture, doublement du tarif pour les non-résidents, gratuité de l’abonnement courte durée aux vélos libre-service marseillais et transit des poids lourds interdit à l’intérieur d’un périmètre défini (voir carte ci-dessus).
- De niveau 2, la circulation différenciée sera instaurée à Marseille entre 6h et 20h au sein d’un périmètre délimité entre Plombières, le Jarret et l’avenue du Prado (voir carte ci-dessus). Seuls les véhicules les moins polluants d’après la vignette Crit’Air pourront y circuler. Exception faite pour les covoiturages, à savoir les véhicules de trois occupants et plus. Des mesures complémentaires seront instaurées : les tickets de transports 1 voyage seront valables toute la journée sur les réseaux RTM et Aix-en-Bus, les parkings relais aixois seront gratuits, les métros et tramways marseillais verront leur fréquence augmentée en heure de pointe et des places de parking seront mises à disposition dans des centres commerciaux situés en dehors du périmètre de circulation différenciée.
Circulation différenciée et vignette Crit’Air, ce qu’il faut savoir
La mise en place de la circulation différenciée en cas d’épisode de pollution a pour but de l’atténuer. Contrairement à la circulation alternée, qui était notamment en place à Paris, elle ne se base pas sur l’immatriculation des véhicules mais sur leurs émissions de polluants atmosphériques. Comment ? Via l’apposition sur le pare-brise d’une vignette appelée Crit’Air.
De cinq niveaux, chacun représenté par une couleur, elle informe du caractère polluant ou non du véhicule. Les véhicules équipés de vignettes 1, 2 ou 3 et les véhicules propres pourront circuler partout, soit les voitures électriques ou à hydrogènes, les voitures essences immatriculées pour la première fois à partir du 1er janvier 1997 et les diesel immatriculés pour la première fois à partir du 1er janvier 2006 (voir classification ci-dessous). Les véhicules équipés des vignettes 4 et 5 ou les véhicules non classés ne seront pas autorisés à circuler dans le périmètre de restriction de circulation entre 6h et 20h. « Se déplacer avec un véhicule non autorisé ou sans certificat qualité de l’air dans la zone de circulation différenciée est passible d’une amende de 68€ pour les véhicules légers et 135€ pour les poids lourds », précise la préfecture.
Pour les véhicules amenés à circuler dans le périmètre de la circulation différenciée en cas d’épisodes de pollution, l’obtention de la vignette est obligatoire. Également pour ceux bénéficiant de dérogations. Pour se la procurer, il faut la commande en ligne sur le site officiel dédié moyennant un prix de 3,62€. Les informations figurant sur la carte grise du véhicule seront demandées afin de le classer dans un des cinq niveaux.
Lien utile :
> AirLoquence : la parole pour sensibiliser les jeunes à la pollution et à la qualité de l’air