On a 70 ans qu’une fois dans sa vie et Solex le fait savoir. Jusqu’au 31 mai, le célèbre vélo à moteur investit plus de 600 mètres carrés aux Docks Villages. Nous avons profité de cet événement pour faire un point sur la stratégie de développement de Solex et Mobicity, son distributeur basé dans la métropole marseillaise.
Après quelques décennies d’oubli et d’errance, Solex revient avec une folle envie de dévorer des kilomètres de bitume. Il est terminé le temps du bon vieux moteur thermique bruyant, voici venu le silence de l’électrique. La marque acquise, il y a quatre ans par Easybike, s’est positionnée sur le vélo à assistance électrique (VAE) haut de gamme. Ce marché porteur, en pleine expansion, a poussé le nouveau directeur de la marque française, Grégory Treboal, à établir un projet ambitieux. En partant du postulat suivant « la marque possède encore aujourd’hui un capital sympathie très fort. De ce constat, nous avons construit un plan de développement sur cinq ans avec l’aide du ministère du Redressement productif de l’époque. Avec pour objectif final, un déploiement en France et à l’international qui devrait nous permettre la réalisation d’un chiffre d’affaires aux alentours des 100 millions d’euros. »
Pour cela, Easybike s’est doté d’une usine installée dans la Manche afin de produire l’ensemble de sa flotte qu’elle soit sous le blason de Solex ou Matra sur le territoire national. « Le Made in France n’est pas seulement un défi, ni même du chauvinisme. Cette stratégie répond à la notoriété d’une marque, ancrée en France. De plus, on se rend compte que cet outil de production est aussi compétitif qu’une usine en Asie. » Grégory Treboal apporte une précision sur ce point : « Avec l’aide d’une région et d’une agglomération, c’est totalement possible. En optimisant les appareils de production, les salaires ne représentent absolument pas un obstacle. Donc il est encore possible d’entreprendre, et de faire tourner des usines en France ! » Et cela marche, puisque l’année dernière, les ouvriers manchois ont produit près de 15 000 vélos, dont 3 800 Solex. L’objectif étant de doubler ce chiffre dans les années à venir.
Pour écouler ses stocks et faire rayonner la marque à nouveau, Grégory Treobal fourmille d’idées : « On va ouvrir 5 à 6 stations de libre-service cette année, dont un projet marseillais. Puis nous aimerions développer le système de licence, au travers de produits dérivés. Nous lançons un appel à tous les amoureux ou entrepreneurs qui souhaitent concevoir des séries limitées ou non à nous rejoindre. » Disparue avec les années 90, Solex semble belle et bien repartie, dans le cadre d’un projet solide, ambitieux sans être trop extravagant. Le chemin est long, mais semble tout tracer pour la société française qui emporte dans son sillage Mobicity.
Mobicity veut passer en franchise
Le distributeur marseillais du vélo à moteur n’est pas en reste. Après un an d’existence la boutique des Docks, Mobicity se porte très bien : « Elle performe de mois en mois » constate Grégory Treboal. Fort de cette réussite, le concept crée par Élisabeth Jacques autour de la vente de vélo à assistance électrique, vient de s’agrandir dernièrement avec l’ouverture d’une nouvelle boutique à Toulon, après celles d’Aix et Marseille. Mais la société des Bouches-du-Rhône refuse de se limiter à ses trois enseignes régionales et ambitionne, grâce à sa dynamique créatrice, « de passer en franchise. Ce n’est pas encore totalement arrêté, mais cela devrait se faire avant la fin de l’année. Avec pour objectif d’ouvrir 20 boutiques dans les deux ans sur l’ensemble de la France », confie Élisabeth Jacques. Un premier test va être mené grandeur nature dans les prochains mois avec l’ouverture d’une boutique du côté de la capitale, au sein du BHV, dans le Marais. Les rêves de croissance se font loin de la métropole marseillaise. « Nous sommes limités par les infrastructures. Des discussions avec la mairie existent pour le développement de pistes cyclables, et l’instauration de parkings à vélo sécurisé, mais pour le moment ça ne bouge pas. Ce n’est pas un manque d’intérêt de leur part, leur budget est serré, ils doivent donc prioriser. » À l’image du Solex ne craignant pas les routes abruptes, Mobicity voit loin et s’apprête à conquérir Paris.
Solex anime les Docks !
Outre une boutique éphémère, proposant des produits conçus par les commerçants de la galerie à partir l’illustre logo, un musée ainsi qu’un café ont ouvert afin de proposer aux visiteurs de revivre ou partager leurs souvenirs. De nombreuses animations sont prévues tout au long de cet anniversaire : atelier d’initiation au café, performances artistiques, conception d’un cadeau pour la fête des mères… L’ensemble du programme est à retrouver sur la page Facebook Mobicity.