Le ballet de l’opéra Tchaïkovski de Perm est l’un des plus prestigieux instituts artistiques de la Russie. Perm, quant à elle, est connue pour être la ville du célèbre ballet de Kirov ainsi que celle de Serge Diaghilev, impresario de grande notoriété qui a réformé l’art chorégraphique du XXe siècle. C’est d’ailleurs ce dernier que la compagnie fêtait à travers ses représentations. Composée de trois actes, le ballet présentait diverses œuvres classiques et intemporelles.
Natalia Moiseeva, bouleversante, montre l’immensité de son talent.
La première interprétation de la soirée était dédiée à l’œuvre « Les Sylphides ». Inspirée par quelques pièces pour piano de Chopin, cette simple rêverie met en scène un poète au milieu d’un essaim de blanches créatures. Ce premier ballet a permis une immersion quasi instantanée du public dans cette époque romantique. Au second acte, l’interprétation du Spectre de la Rose, inspiré du poème de Théophile Gautier, a projeté les spectateurs dans une romance illusoire. Le voyage s’est poursuivi lors de l’interprétation du célèbre solo La mort du Cygne, dans lequel Natalia Moiseeva, bouleversante, montre l’immensité de son talent. « Cette danse ne s’adresse point tant aux yeux du spectateur qu’à ses émotions, à son âme. Telle était mon intention quand je créais La Mort du Cygne » explique son chorégraphe, Michel Fokine.
Vaillants guerriers lors des danses polovtsiennes
A la fin du second acte, ces interprétations émouvantes et romantiques ont laissé place à une danse de caractère. En effet, une quarantaine de danseurs ont interprété de vaillants guerriers lors des danses polovtsiennes. Mêlant technique et justesse, ce ballet a su charmer et captiver l’attention du public. Cette escapade dans le monde du ballet russe a pris fin sur l’interprétation de Sérénade où ont été suggérées différentes émotions et abordés divers thèmes tels que l’amour, la séparation, l’abandon et les retrouvailles. Un tonnerre d’applaudissements a alors retenti pour la compagnie de l’opéra de Perm qui a effectué une représentation à la hauteur de sa réputation. Elle a réussi le pari de transporter, le temps d’une soirée, les spectateurs dans l’univers du ballet russe du XXème siècle.
Lauriane HUGUET