Thomas Kerjean dirige Mailinblack, société marseillaise spécialisée dans la sécurité numérique. A l’heure de la révolution de l’intelligence artificielle et des débats sur la souveraineté, il partage dans cette tribune ses convictions. Selon lui, « la France a tout pour réussir dès lors que l’on se fait confiance. » Et Marseille peut être « un bastion de la cybersécurité. »
Un modèle français d’impact, de croissance et d’innovation
Lorsque j’ai quitté Microsoft pour prendre la direction de Mailinblack à Marseille, les avis étaient unanimes — et peu enthousiastes. Certains affirmaient que je ne pourrais pas avoir d’impact, que je ne parviendrais ni à lever des fonds, ni à innover, ni à recruter les bons talents. Pire encore, certains s’interrogeaient : pourquoi Marseille, cette ville si souvent dénigrée, quand l’Amérique semblait offrir toutes les promesses ?
Cinq ans plus tard, les faits parlent d’eux-mêmes. Mailinblack protège aujourd’hui plus de 2,2 millions de personnes contre des cyberattaques quotidiennes : c’est 7% de la population active française. Notre performance nous a permis d’être entouré par les meilleurs fonds.
Notre croissance a été multipliée par quatre, nos recrutements ont explosé, et nous attirons les talents : pour un poste de data scientist, nous recevons en moyenne plus de 400 candidatures. Nous avons bâti, depuis Marseille, une plateforme complète de cybersécurité, lauréate à deux reprises du Grand Défi Cyber, initiative nationale portée par le gouvernement français. Et cette année encore, 14 innovations majeures en intelligence artificielle seront lancées, s’appuyant sur des travaux en neurosciences appliquées à la cybersécurité, ou sur les derniers potentiels offerts par les LLM (grand modèle de lanagage, ndlr).
Ce parcours illustre une conviction : la France a tout pour réussir — dès lors qu’on se fait confiance.
L’humain : premier vecteur de risque, et clef de la cybersécurité de demain
80% des cyberattaques qui se matérialisent sont le fait d’une vulnérabilité humaine. La multiplication des données personnelles accroît sans cesse la surface d’attaque numérique. Dans ce contexte, l’individu devient la cible privilégiée : ses usages, ses biais cognitifs, ses vulnérabilités comportementales.
Les États et les régulateurs européens ne peuvent à eux seuls endiguer l’influence croissante des plateformes étrangères sur nos opinions, nos comportements d’achat, et jusqu’à nos choix démocratiques.
En revanche, les entreprises ne peuvent plus tolérer l’augmentation des cyberattaques. Elles recherchent désormais des solutions robustes, accessibles et centrées sur leur première faille potentielle : leurs employés.
C’est sur cette vision que Mailinblack fonde sa stratégie : comprendre les comportements numériques humains, identifier les biais, et les corriger efficacement grâce à l’IA et aux sciences cognitives (nudging comportemental, automatisations correctives, pédagogie active).
L’avenir de la cybersécurité sera anthropocentré, ou ne sera pas.
Reprendre le contrôle : une offre stratégique pour garantir notre souveraineté
Le paysage cyber français est en recomposition rapide. De nombreuses pépites hexagonales ont été absorbées par des sociétés dont les siège est aux Etats-Unis, soumises à Cloud Act, Patriot Act, FISA – Autrement dit clairement ouvertes au principe d’extraterritorialité.
Face à cette tendance, Mailinblack fait un choix fort et inédit : nous lançons une offre de rachat concurrentiel dès aujourd’hui.
Toute entreprise française utilisant actuellement une solution étrangère de protection email, de gestion de mots de passe, de simulation d’attaques ou de formation cyber pourra bénéficier d’un abonnement gratuit à nos solutions jusqu’en décembre 2025.
Notre ambition est claire : proposer une alternative souveraine, performante et éthique, adossée à une R&D de pointe, une couverture fonctionnelle complète, une croissance soutenue — et une implantation locale.
Marseille peut être un bastion de la cybersécurité. La France peut être un leader technologique. Et Mailinblack entend en être l’un des moteurs.
Thomas Kerjean
CEO de Mailinblack
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