L’association Marseille et moi a dédié son année d’auditions-débats au changement climatique et à ses conséquences préoccupantes pour l’activité humaine et, plus généralement, la survie de la planète.
Mercredi 6 décembre, au Mundart de la rue de la Joliette, Marseille et moi posait « la question de la décroissance comme solution » à l’adjoint au maire de Marseille, chargé du dynamisme économique, de l’emploi et du tourisme durable, Laurent Lhardit, à Bastien Marchand, doctorant en écologie politique et enfin à Dominique Ami, professeur en sciences économiques.
Faire basculer nos sociétés productivistes dans un cercle vertueux
Sous la houlette du président de l’association Aldo Bianchi, les interventions ont également profité de l’expertise de Guillaume Quiquerez, maître de conférence à Centrale Méditerranée. Un consensus a traversé l’ensemble des propos, chacun s’accordant à rejeter la notion d’écologie punitive, au profit d’une interrogation démocratique, seule capable d’insuffler la force nécessaire pour faire basculer nos sociétés productivistes dans un cercle vertueux.
On aura compris qu’il s’agit là, au-delà de nécessaires décisions politiques attendues, d’une véritable révolution culturelle, pour inverser les courbes, qu’un indicateur comme le bilan carbone de chacun, décrit comme exponentiellement désastreuses.
Les universitaires ont utilement éclairé l’auditoire sur des expériences menées notamment à Grenoble ou la valeur analytique qu’il fallait accorder au fameux PIB comme seul point de repère de la croissance.
Changement climatique : des constructions sur pilotis dans le Vieux-Port de Marseille ?
Laurent Lhardit a pour sa part évoqué les actions conduites par la municipalité comme l’attention portée aux phénomènes climatiques qui impactent d’ores et déjà Marseille. Il a ainsi expliqué que les experts anticipent une montée des eaux qui contraindrait, en cas d’inaction, les autorités à imaginer autour du Vieux-Port des constructions sur pilotis. Il a également entendu l’assistance s’inquiétait de l’utilité du développement des croisières peu productrices de ressources pour la ville mais facteur de pollution indéniable.
La qualité des débats a permis, si ce n’est de dessiner des pistes précises, au moins d’imaginer des changements de paradigmes, pour faire face à une catastrophe annoncée et quantifiable. La décroissance telle que désignée par quelques Cassandre ne semble pas au bout du compte une fatalité à condition de penser l’économie et la consommation différemment.