En fin de semaine dernière, la ministre des transports Elisabeth Borne a signé une nouvelle décision ministérielle pour faire avancer le projet de la Ligne Nouvelle Paca. Le précédent texte datait du 18 avril 2017 sous la tutelle d’Alain Vidalies, ministre de l’époque. Obsolète, ce document nécessitait une mise à jour afin de tenir le calendrier annoncé par le gouvernement. « Si on avait attendu les examens parlementaires, on aurait dû attendre la promulgation de la loi d’ici la fin de l’année et avec les différentes échéances électorales et les périodes de réserves parlementaires qui leur sont inhérentes, ça aurait repousser le projet d’encore deux ans », explique à Gomet’ Philippe Tabarot, le Vice-président chargé des transports à la région Paca. Alors avec Renaud Muselier, ils ont usé de toute leur force de persuasion pour presser la ministre de signer ce nouveau document qui fixe le calendrier et dont le contenu devrait être connu avant la fin de la semaine.
Muselier réclame une réunion « urgente » du comité de pilotage
« Après plusieurs mois d’échanges avec le Gouvernement, je me félicite de cette annonce qui était très attendue dans nos territoires […] nous nous mobilisons sans relâche pour ce projet vital pour la région. C’est un nouveau succès de la mobilisation sans faille de l’ensemble des acteurs fédérés autour de la Région », s’est félicité Renaud Muselier dans un communiqué envoyé au matin du lundi 4 mars. Grâce à cette décision, les collectivités locales devraient pouvoir lancer la concertation publique dès cet année. Suivront les différentes études pour un démarrage des premiers travaux aux alentours de 2023. Prochaine étape, la réunion du comité de pilotage du projet sous l’égide du préfet, « maintenant urgente » insiste Renaud Muselier. Elle devrait intervenir « dans les semaines qui viennent », espère Philippe Tabarot.
Comme prévu, le projet devrait se dérouler en quatre phases avec pour la première étape deux points d’orgue : la réorganisation du plateau de Saint-Charles et l’aménagement de la gare de Nice-Saint-Augustin. Les travaux pour la gare souterraine tant attendue à Marseille n’interviendront que dans un deuxième temps. Reste à chiffrer le coût global de l’opération qui reste très incertain. Le précédent projet en 2015 mentionnait 7 milliards quand la loi d’orientation des mobilités avançait en septembre dernier 28 milliards pour les dix prochaines années sur tout le pays. « On a demandé la création d’une mission de financement pour trancher la question et trouver de nouvelles ressources », explique Philippe Tabarot. Cette dernière aura d’ailleurs pour mission d’aller chercher des fonds européens. L’axe Marseille-Gênes est inscrit parmi les corridors européens et est éligible à d’éventuels soutiens de Bruxelles. « Il faudra certainement répondre à des appels d’offres mais le projet est déjà bien connu grâce à notre lobbying », assure l’élu.
La remise en question d’une quatrième voie entre Marseille et Aubagne
Dans la Métropole, plusieurs chantiers semblent déjà confirmés dans le texte du ministère des transports : extension de la capacité de remisage à la Blancarde, un deuxième voie sur la gare d’Arenc et enfin la gare souterraine à Saint-Charles. Par contre, le principe d’une quatrième voie entre Aubagne et Marseille n’y figurerait peut-être pas… Un sujet à surveiller de près car très demandé par les habitants de l’Est du département.
Liens utiles :
> [Dossier] Fos-Salon, contournement d’Arles, St Charles : l’impact local de la loi d’orientation sur les mobilités
> Tous nos articles sur la Ligne nouvelle Paca