Avec la décision du conseil constitutionnel du vendredi 19 février 2016, et la convocation du conseil métropolitain demain jeudi 17 mars, la Métropole Aix Marseille Provence a pris, sauf nouveau coup de tonnerre, un tour définitif.
D’où vient elle ?
Six établissements publics intercommunaux ont disparu, le 1er janvier, du paysage provençal. Créé en 1972 autour d’Istres, avec Fos, Cournillon, Grans, Port Saint Louis et Miramas, le San ouest Provence est le plus ancien. (San: Syndicat d’Agglomération Nouvelle).
En 1992, 20 ans plus tard, le maire marseillais Vigouroux connecte La Ciotat (les navires) et Marignane (les avions) avec une quinzaine d’autres localités afin de constituer la première intercommunalité autour de la ville-préfecture. Cet assemblage deviendra MPM [Marseille Provence Métropole] en 2000.
A noter que durant toute sa gestion, et de 1966 à 1986 en particulier, Gaston Defferre, pourtant fervent décentralisateur, s’est toujours refusé à instaurer la moindre instance de collaboration avec ses cités voisines. Il redoutait en réalité la forte implantation communiste dans la circonférence.
Réplique aixoise
Dès 1993, Aix avait regroupé une demi douzaine de villes proches. La CPA (Communauté du Pays d’Aix) en recense 36 depuis 2001, dont la ville de Pertuis -cadastrée vauclusienne, car plantée sur la rive droite de la Durance.
Le pays de Martigues forme en 2000 une autre collectivité avec Port de Bouc et Saint-Mitre, au sud de l’étang de Berre.
En 2002, au nord du même lac est inventée la communauté Salon-Durance, avec une autre quinzaine de lieux. Aux lisières du Var, la sous-région d’Aubagne et de l’Etoile associe en 2007 une douzaine de villes et villages, dont Saint-Zacharie, du département du Var.
De profundis
Ces syndicats, communautés et inter-localités ont vécu.
Leurs agents et personnels sont désormais, en droit et en fait, les employés d’Aix Marseille Provence. Dont on ne connaît pas le budget, mais déjà le futur ex-président – sénateur – maire…(élu dans une certaine confusion le 9 novembre dernier, démissionnaire la semaine dernière pour être de nouveau candidat).
Jean-Claude Gaudin ne dirige plus seulement les 11 555 salariés de la ville de Marseille, leurs 6 000 collègues non titulaires ou vacataires, mais aussi 7 500 personnes hors les murs, du cantonnier de Confoux aux éboueurs de la Bouilladisse, des bibliothécaires d’Aix aux élagueurs de Lamanon, en passant par les conducteurs de tramway ! [bonne chance]
Laboratoire
Concrètement, ce qu’est aujourd’hui la Métropole Aix Marseille Provence (MAMP) : un million 840 mille habitants ; 92 communes, 3148 km2 (trois fois le grand Paris, six fois le grand Lyon). Un cadre de solidarité, un laboratoire de l’action publique chargé d’améliorer l’habitat et le cadre de vie, l’environnement et la culture, l’espace et les services collectifs.
C’est ce que dit la loi NOTRe, (Nouvelle Organisation des Territoires de la République) du 7 août 2015. Avant d’accoucher de ces 3 lettres pour la plus vaste métropole du pays, il aura fallu : quatre conférences et grands débats lancés par une mission interministérielle ad hoc, un premier élan en décembre 2012, un premier socle de projet en décembre 2013, des convergences d’étape formalisées en décembre 2014 et l’ultime visite en décembre 2015 au parc Chanot de la ministre de la Décentralisation, Marilyse Lebranchu – débranchée au dernier remaniement ministériel. Sans négliger le soutien partenarial des forces vives des Bouches-du-Rhône, réunies en ordre plus ou moins dispersé. Go !