Exit l’Observatoire des droits des femmes, place au Conseil d’orientation pour la lutte contre les discriminations (COLD). Le Conseil départemental s’associe au Conseil de Provence et à une petite cinquantaine d’associations pour s’engager dans la prévention contre les discriminations. « Si j’ai souhaité remplacer le modèle qui existait auparavant par ce nouveau Conseil, c’est parce que je souhaite aussi compléter son action. Il me semblait pertinent de prendre en compte tous les types de discriminations », a expliqué la présidente du Conseil départemental Martine Vassal vendredi 16 juin, à l’occasion de la présentation de cette nouvelle instance.
Égalité femme-homme, harcèlement scolaire et homophobie
Parmi les 23 critères de discrimination légaux existants, le Conseil a choisi de concentrer ses premiers efforts sur les trois grandes thématiques de l’égalité femme-homme, du harcèlement scolaire et de l’homophobie. « Le sujet du harcèlement me tient à coeur parce qu’il entre pleinement dans le cadre de nos compétences, a souligné Martine Vassal. Et les violences qui se produisent lors de la scolarité d’un collégien peuvent avoir des conséquences dramatiques sur son développement personnel ».
Sylvie Carrega, conseillère départementale déléguée au logement et à l’observatoire des discriminations, n’a pas attendu l’ouverture officielle du COLD pour réunir les associations autour de ce projet. « Pendant les rencontres, j’ai vu l’intérêt que vous portiez à ce Conseil d’orientation, et l’envie que vous aviez de travailler à nos côté pour être force de proposition et apporter une petite pierre à l’édifice », a-t-elle déclaré aux nombreux représentants d’associations présents. À travers cette collaboration entre institutions, associations et experts rattachés au Conseil de Provence, l’objectif est d’appliquer des projets à l’ensemble du département des Bouches-du-Rhône.
Des actions concrètes
« Je ne suis pas du genre à m’accommoder des instances qui ne servent à rien », a prévenu la présidente du conseil départemental, insistant sur sa volonté de créer un conseil qui apporte « des propositions concrètes, en suivant une feuille de route bien précise ». Au terme d’une année de travail, le COLD pourra notamment décider de lancer un appel à projet, de financer une campagne de communication, ou de porter une action de sensibilisation. « Au niveau de l’organisation du travail les groupes ne seront pas livrés à eux-même, a assuré Norbert Nourian, délégué général du Conseil de Provence. Tout d’abord parce qu’il y a l’armature du Conseil de Provence, et parce que nous avons prévu de faire animer professionnellement ces groupes pour les aider à produire ». Les trois groupes, travaillant respectivement sur l’égalité homme-femme, le harcèlement scolaire et l’homophobie, participeront chacun à trois réunions dans l’année. « Il y aura un rendez-vous en fin d’année pour le premier rendu de travaux et de propositions à la gouvernance départementale » a précisé Norbert Nourian.
Les partenaires soulignent l’intérêt que porte la transversalité du projet, qui crée du lien entre les différentes structures du territoire. En plus des 80 experts du Conseil de Provence, Nolwenn Lecuyer, déléguée à l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations au sein d’Aix-Marseille Université, s’est notamment engagée à mettre les chercheurs de l’université à disposition du Conseil. Interventions en milieu scolaire, ateliers artistiques, rencontres sportives et même décoration des bâtiments publics aux couleurs du drapeau arc-en-ciel le jour de la LGBT Pride… les associations débordent déjà de propositions et saluent l’initiative du Département.