A Aix-en-Provence, la campagne des municipales est bel et bien lancée. A coup de déclarations choc, Maryse Joissans, maire sortante LR et candidate à sa propre succession, et Anne-Laurence Petel, députée LREM des Bouches-du-Rhône et investie par le mouvement présidentiel dans la ville, focalisent l’attention. Loin de ce fracas, Dominique Sassoon, marcheur suppléant de cette même Anne-Laurence Petel à l’Assemblée nationale devenu candidat soutenu par EELV dans la cité du Roi René, trace sa route, dans une campagne qu’il entend mener avec « élégance ».
A deux mois des échéances municipales, comment se déroule votre campagne ?
Dominique Sassoon : Je sens qu’il y autour de moi une équipe qui est super, et comme nous travaillons dans la joie et la bonne humeur, tout se passe bien.
Vous êtes le suppléant d’Anne-Laurence Petel à l’Assemblée nationale, quel a été le cheminement qui a conduit à vous présenter face à elle ?
D.S. : Le cheminement est très simple. On a deux préoccupations principales : faire de la politique autrement, et l’écologie. Dans les deux cas, j’estime très clairement qu’un député qui a été élu en 2017 n’a pas à arrêter son mandat en 2019 pour se lancer dans autre chose. Par ailleurs, quand on a un mandat il faut le respecter, et il ne faut pas faire autre chose. De plus, je pense que l’Assemblée nationale a besoin de ses députés actuellement, or faire une campagne municipale demande beaucoup de temps, et cela équivaut à un vrai cumul des mandats dans l’esprit. La deuxième raison tient au fait que depuis le moment où j’ai rejoins En Marche, j’ai constaté progressivement qu’un certain nombre de décisions ne me convenaient pas et que je ne partageais pas, ni dans le fond ni dans la forme. Et en particulier sur le fait que, malgré ses efforts, le gouvernement n’ait pas l’écologie comme une priorité.
L’écologie que nous aimons, elle est joyeuse, constructive, et créatrice de richesses.
Dominique Sassoon
Vous faites désormais campagne sous l’étiquette EELV, entendez-vous de par votre parcours incarner une « écologie du centre » ?
D.S. : Pour moi, l’écologie est une valeur totalement transversale, qui n’appartient à personne. En revanche, l’écologie que nous aimons, elle est joyeuse, constructive, et créatrice de richesses. Il s’agit d’une écologie pragmatique, qui va changer la vie des gens de manière concrète, rapidement. Elle est une écologique prioritaire, dans le sens où chaque fois que dans une politique municipale il y aura des choix à faire, on fera passer les données écologiques avant toute autre considération. Ensuite, cette écologie doit être partagée, pour tous, en particulier pour les plus démunis, parce que ce sont eux en général qui subissent la double-peine, dans la mesure où ils prennent de plein fouet toutes les nuisances environnementales.
Avec Mme Debusschère ou Stéphane Salord, nos bras sont ouverts
Dominique Sassoon
On constate qu’il y a embouteillage de candidatures au centre de l’échiquier politique aixois. Pensez-vous qu’il puisse y avoir des alliances avant le premier tour de l’élection municipale ?
D.S. : Nous, nous continuons notre chemin, fidèles à notre union avec EELV. Concernant la candidature des deux députés [ndlr : Anne-Laurence Petel et Mohamed Laqhila (MoDem)], je pense qu’ils doivent finir leur mandat, et se consacrer à leurs missions. Après, je n’ai pas d’opposition particulière avec Mme Debusschère ou Stéphane Salord [respectivement, indépendante et Génération écologie, NDLR], et nos bras sont ouverts. A partir du moment où les personnalités et les personnes respectent nos convictions, c’est-à-dire l’éthique, la déontologie, faire de la politique autrement et l’écologie prioritaire, il n’y a pas de blocage, je suis complètement ouvert à des discussions.