La visite d’Emmanuel Macron de trois jours – une durée sans précédent pour un président en exercice dans une ville française selon l’Elysée – s’annonce particulièrement dense. A la mesure des défis posés à une ville chère au président de la République qui est sensible à la « singularité » de la cité phocéenne.
Comme nous l’évoquions dans notre article précédent, le volet sécuritaire tient une place imposée par l’actualité de l’été et les règlements de comptes à répétition sur fond de trafic de drogue. Le président se rendra mercredi après-midi, peu après son arrivée au commissariat des quartiers Nord. Il pourrait y annoncer de nouveaux moyens en immobilier, équipements et effectifs. Mais selon l’Elysée, il n’y a pas à attendre d’inflexion de la doctrine de prohibition du cannabis. Bien au contraire, la stratégie de riposte globale sera une nouvelle fois défendue.
L’analyse du Président est que le trafic prend racine sur un terreau social en déshérence et que c’est par la reconquête de ce terrain que l’espoir reviendra, plutôt que par un assouplissement de la législation. D’où les investissements que l’Etat va annoncer pour les écoles (le mais aussi les transports. Mais ces aides (on parle d’un milliard pour chaque dossier) sans compter les engagements de l’Etat en matière de logements ne seront pas versées sans conditions.
Des structures ad-hoc pour faire table rase de « l’incurie »
Lors du briefing organisé pour la presse mardi 31 août au matin, les conseillers du président ont bien insisté sur le souhait d’Emmanuel Macron que l’argent serve directement aux Marseillais. Il y a eu par le passé des erreurs et de l’incurie observe-t-on au palais présidentiel. Il s’agit donc d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire des relations entre Paris et Marseille. Emmanuel Macron va se présenter en partenaire des collectivités pour les « accompagner » explique-t-on. Mais la mise en en oeuvre des projets va être encadrée par la création de structures ad-hoc qui permettront à l’Etat de garder en partie la maîtrise du dépliement de la feuille de route. Un déjeuner de travail est prévu à la Métropole jeudi pour travailler avec les partenaires (sociétés de transport, CCI AMP notamment) sur cette structuration juridique notamment
La SPLA-IN doit aller plus vite
A ce titre la SPLA IN (Société publique locale d’aménagement d’intérêt national) créée à il y a deux ans (59% métropole, 35% Euroméditerranée, 6% Ville) montre que les résultats concrets et rapides attendus par Emmanuel Macron ne sont pas toujours au rendez-vous. « Cela ne va pas assez vite, observe l’Elysée qui semble vouloir faire évoluer le dispositif : « il faut densifier, améliorer… trouver les conditions juridiques, financières et d’appui aussi en ingénierie pour permettre d’accélérer ce programme. » Et d’ajouter : « Il faut réaliser au plus vite les 10 000 logements prévus dans le plan initial. Pour l’Elysée, cela passe notamment par la responsabilisation des acteurs locaux à faire les études nécessaires préalables et à faire émerger les projets. » A bon entendeur…
Comme prévu la journée de vendredi sera consacrée à la nature et la biodiversité ; la sortie en mer (parc des calanques, baie de Marseille) en bateau à bord du navire Expedition 7e Continent, du nom de l’association qui lutte contre la pollution plastique dans les océans, sera l’occasion de mettre en lumière les opérations locales de restauration de la biodiversité. Ensuite Emmanuel Macron déjeunera avec plusieurs personnalités présentes au Congrès mondial de la nature avant d’inaugurer l’événement international à partir de 17h. Une visite à suivre en continu sur Gomet’ et ses réseaux sociaux.
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