La recrudescence des violences liées au trafic de cannabis à Marseille fait resurgir le débat sur la légalisation. Ces deux dernières semaines, six personnes ont été tuées à cause des règlements de comptes dans la cité phocéenne. Lundi 12 juillet, le nouveau groupe écologiste et citoyens du conseil municipal propose (lire l’intégralité de leur appel page suivante) d’expérimenter la légalisation de cette drogue dans la ville « pour lutter contre les trafics mafieux de stupéfiants et ramener le calme dans certaines cités gangrenées par ce trafic et les règlements de compte qu’il entraîne », écrivent les six élus qui composent le groupe politique (Sébastien Barles, Théo Challande-Névoret, Nouriati Djambae, Hervé Menchon, Fabien Perez et Aïcha Sif).
Moins de violences et plus d’argent dans les caisses
Les conseillers municipaux estiment que la légalisation du cannabis « permettrait de faire baisser le trafic et d’empêcher la lutte armée entre les trafiquants, mais surtout de mener une politique de santé publique fondée sur la prévention et l’accompagnement des usagers dépendants ». Ils avancent également l’argument financier : « Chaque année, 600 millions d’euros sont jetés dans un grand tonneau des Danaïdes dans le volet répressif du cannabis », avancent-ils. Et de s’appuyer sur une étude du think tank Terra Nova publiée en 2014 pour affirmer que la légalisation pourrait générer entre 1,3 et 2,1 milliards d’euros de recettes fiscales annuelles et 13 000 emplois pour le commerce.
Un grand débat public pour connaître l’avis des Français
Ils demandent ainsi de tester la fin de la prohibition sur la ville de Marseille dès que possible pour en tirer un bilan au bout de trois ans. L’expérience serait mener sous l’égide de l’Etat réunissant experts, monde médical et judiciaire, éducateurs, acteurs associatifs et institutionnels des quartiers. Le groupe écologiste et citoyens préconise de lancer « un vrai débat public » sur la légalisation du cannabis. « L’opinion est prête à assumer une nouvelle politique en matière de drogues fondée sur la prévention et la régulation », assurent les élus. Pour appuyer leur demande, ils rappellent les résultats de la consultation citoyenne réalisée en début d’année sur 230 000 personnes dont 80 % sont favorables à la légalisation. Le groupe politique conclut son communiqué en interpellant l’Etat : « Nous exigeons des autorités publiques d’être à la hauteur des enjeux et de la responsabilité qui est la nôtre. La prohibition tue ! A Marseille comme ailleurs. Agissons ! »