La Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) a tenu son assemblée générale mercredi 23 septembre au Villages Clubs du Soleil de la Belle de Mai. Un lieu symbolique d’innovation sociale avec ce village de vacances urbain premier du genre. L’assemblée 2020, outres les conditions sanitaires d’exception, marque une étape de reconnaissance de la Cress comme acteur régional et dorénavant national de l’économie sociale et solidaire (ESS).
La structuration du secteur de l’ESS, a contrario du secteur marchand traditionnel, vieux de 800 ans à Marseille, est relativement neuve et parfois chaotique. La loi du 31 juillet 2014 portée par Benoît Hamon, met en place ou rénove des instances différentes. Le Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire porté par l’État, de 71 membres nommés pour trois ans est chargé de « donner un avis consultatif sur tous les projets de dispositions législatives et réglementaires communes à l’ESS ainsi que sur les projets de dispositions relatives à l’entrepreneuriat social. »
Mais la représentation nationale propre de l’ESS est portée au plan national par trois niveaux.
- La Chambre française de l’économie sociale et solidaire est constituée par les organisations nationales représentant les différentes formes statutaires de l’économie sociale et solidaire.
- Les chambres régionales sont confortées par la loi Notre en 2015 comme interlocuteur des Régions à côté des chambres consulaires.
- Et une organisation faîtière censée regrouper tout le monde depuis 2004 le Conseil National des CRESS qui a été mal géré et, comble du comble, a terminé sa vie au TGI avec un déficit de 350 000 € fin 2019.
Les choses ont bougé sous l’impulsion de Jérôme Saddier, vice-président délégué du Crédit Coopératif, ancien des mutuelles et passé par le cabinet de Benoît Hamon. Président de la Chambre française de l’économie sociale et solidaire, il a tenté une fusion devenue impossible avec le Conseil national, puis a décidé de réformer en profondeur la Chambre en l’ouvrant aux chambres régionales.
Denis Philippe, président de la Cress : faire entendre les territoires
Denis Philippe, président de la Cress Provence Alpes Côte d’Azur, souligne qu’il y avait toujours une double représentation : les grandes fédérations, les coopératives, les mutuelles, le secteur sanitaire et social, les têtes de réseaux et la représentation territoriale avec l’ancrage des 18 chambres régionales.
Jérôme Saddier prend en compte cette réalité et ouvre un collège des chambres régionales qui joue à parité avec les têtes de réseau. Pour communiquer de façon plus claire et oublier les errements précédents, la Chambre prend le nom de «ESS France» et à travers quatre collèges procède à l’installation cet été d’une nouvelle gouvernance avec plus de 50 administrateurs savamment équilibrés.
Denis Philippe y a vu enfin « l’opportunité de faire entendre la voix du terrain au plan national ». Trois dirigeants de la Cress Paca intègrent le conseil d’administration national : Bruno Huss, des Mutuelles de France, président de l’Adom, Association des directeurs des organismes de mutualité, Colette Bellet, directrice générale à l’Adrep, organisme de formation et Denis Philippe qui devient trésorier national.