Cette fois, c’est bel et bien parti pour les JO d’hiver 2030 dans les Alpes françaises ! Après des mois à slalomer entre embûches et contre-temps, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) a été lancé mardi 18 février depuis le Groupama Stadium, à Décines, dans la métropole lyonnaise.
Sans surprise, depuis que toutes les parties s’étaient accordées sur son nom, après la volte-face spectaculaire de Martin Fourcade, qui avait révélé les fragilités et tensions en interne et exaspéré jusqu’aux (très) hautes sphères du Comité international olympique, c’est Edgard Grospiron qui a été installé à la tête de la structure, adoubé par le « G5 », regroupant les cinq acteurs majeurs du dossier, le ministère des Sports, le CNOSF, le Comité paralympique et sportif français et les Régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes.
« Les JO 2030 passent aujourd’hui du projet au concret » (Edgard Grospiron)
« Les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver des Alpes Françaises 2030 passent aujourd’hui du projet au concret, s’est félicité le champion olympique de ski de bosses lors des Jeux olympiques 1992 à Albertville. C’est un formidable projet, une chance exceptionnelle, une immense fierté. »
« Le boss des bosses est devenu le seigneur des anneaux », s’est amusé Renaud Muselier, président de la région Sud, dans un large sourire qui tranchait avec les crispations de ces dernières semaines.
A charge désormais pour l’instance qui va piloter le dossier Alpes 2030 ces cinq prochaines années de rattraper le temps perdu et de lever les questions qui l’escortent encore. Car Edgar Grospiron, qui fut aussi un éphémère directeur général de la candidature malheureuse d’Annecy à l’organisation des Jeux d’hiver de 2018, va avoir du pain sur la planche.
Budget, enjeux environnementaux… attention aux secousses !
Il faudra d’abord livrer ces JO dans les limites d’une enveloppe financière de 2 milliards d’euros, et le Cojo devrait bénéficier pour cela d’une mission d’appui de l’Inspection générale des finances, selon une indiscrétion de l’AFP, qui cite une source proche du mouvement olympique. Une loi olympique devra également être votée pour encadrer l’événement (voies de recours, fiscalité, règles liées à la publicité…).
La question environnementale va également, et inévitablement, constituer l’un des grands enjeux de l’événement, des critiques étant déjà apparues sur la prise en compte du défi majeur que représente le réchauffement climatique. Et ce, alors que l’une des particularités du dossier Alpes-2030 réside dans l’éclatement des sites en quatre pôles allant du Grand-Bornand (Haute-Savoie) à Nice, distants de plus de 500 km par la route, aux antipodes de l’extrême compacité des Jeux d’Albertville. « Ces JO doivent être un catalyseur qui permettra de définir une stratégie qui accompagne la transition de la montagne française », a d’ores et déjà indiqué l’ancien champion.
« Il s’agit de réussir des Jeux impeccables dans un contexte de sobriété budgétaire. Des jeux sobres, durables. Les Alpes ont déjà accueilli à trois reprises les JO d’hiver, nous avons donc la responsabilité d’être à la hauteur », a martelé de son côté l’ancien et éphémère Premier ministre et « représentant spécial » Michel Barnier, qui fut aussi le co-président, avec Jean-Claude Killy, des Jeux Olympiques1992 à Albertville.
Où auront lieu les cérémonies d’ouverture et de clôture ?
Plus anecdotique, quoi que, il reste aussi à définir où auront lieu les cérémonies d’ouverture et de clôture. Grenoble ? La ville est candidate mais l’Isère semble écartée des futurs sites olympiques. Lyon ? Les relations exécrables entre la Région Auvergne-Rhône-Alpes et les exécutifs écologistes à la Ville comme à la Métropole permettent d’en douter. Alors ? « On va faire comme à Paris, on ne va rien vous dire, un peu de mystère et de secret, c’est le gage du succès », a encore lancé Renaud Muselier. Il faudra donc encore patienter.
« Ces JO seront un champ de bosses qui va durer cinq ans, il va falloir avoir les cuisses et les genoux, la gnaque », s’est d’ores et déjà projeté Edgard Grospiron, qui va se mettre en quête d’un directeur général dans les semaines à venir. Avant de conclure : « Je sais qu’on va rencontrer des problèmes, des difficultés et notre enjeu à tous va être de transformer ces obstacles en opportunités. » Il n’y a plus de temps à perdre alors que la cérémonie d’ouverture devrait se tenir le 1er février 2030. En piste !
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