Cette rentrée scolaire sous l’ère Macron est marquée par de nouvelles mesures. L’une d’entre elles, le dédoublement des classes de CP en Réseaux d’éducation prioritaire + (REP +) a été mise en place, dès ce lundi matin, dans 72 écoles sur les 444 que compte la cité phocéenne. Pour 2017, l’investissement s’élève à 45 000 millions d’euros pour les écoles communales.
Impatience, stress et émotion : c’est le cocktail (presque) habituel à chaque rentrée scolaire. Et comme à chaque fois, il est aussi de tradition pour les élus de visiter un ou deux établissements scolaires. Cette année, le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a décidé de se rendre à l’école François-Moisson, dans le 2e arrondissement, avant de faire une halte dans le 1er, à l’école privée Notre-Dame Saint-Théodore. L’occasion de revenir sur la mise en oeuvre des quelques-unes des réformes souhaitées par le nouveau gouvernement.
72 écoles de la ville en REP +
Concernant le dédoublement des classes, 72 écoles de la ville en REP + sont concernées par cette mesure, l’école François-Moisson en fait partie. Dans cet établissement, il existait déjà trois classes de cours préparatoire (CP), désormais au nombre de six, avec en moyenne 12 élèves par classe. Pour assurer la bonne mise en oeuvre de cette réforme, dont l’objectif est de « combattre la difficulté scolaire à la racine », selon le ministère de l’Éducation nationale, différents aménagements ont été réalisés en fonction de la configuration des écoles : installation de tableaux quand les enseignants ont fait le choix du co-enseignement (soit 46 CP), déménagement et aménagement de salles quand les locaux étaient disponibles…
Dans ce contexte, le maire a appelé à un peu de « mesure et d’indulgence », compte-tenu du fait que la liste des classes à dédoubler a été transmise fin juin, mais aussi parce que « des actes de malveillance et de vandalisme ont encore touché certaines écoles, à quelques heures de la rentrée, y compris sur des établissements tout juste rénovés ».
Sur cette lancée, il s’est toutefois réjoui qu’à contre-courant de toutes les polémiques et continuels reproches, Marseille soit citée en exemple dans le récent rapport interministériel établi par le maire de Clichy-sous-Bois, Olivier Klein, sur la rénovation du patrimoine scolaire, en particulier concernant le partenariat engagé avec les services de l’État.
Concertation et retour en douceur à la semaine des quatre jours
À Marseille, pour poursuivre l’instauration de la réforme l’année prochaine, notamment pour les classes de CE1, la Ville devra faire face à un manque de locaux. « Des problèmes que l’on affrontera au cas par cas », a exprimé Dominique Becq, inspecteur d’académie, tandis que pour Bernard Beignier, recteur de l’académie d’Aix-Marseille et chancelier des universités, a souligné l’importance de vérifier que les élèves bénéficiant de ce nouveau dispositif « progressent. Il est fait pour que les élèves avancent. »
Comme d’autres grandes villes de France, Marseille a décidé de se laisser une année supplémentaire afin de revenir dans de bonnes conditions à une semaine à quatre jours dès la rentrée prochaine. « Tout ça se prépare et ne se fait pas en l’espace de deux mois. »
Bien que la Ville y soit favorable, il était difficile pour des raisons de procédures règlementaires de mettre en place un nouveau dispositif pour cette rentrée-ci, compte tenu de la parution tardive du décret permettant de revenir sur l’organisation actuelle. « Nous souhaitions une rentrée sereine et apaisée et nous voulons mener une véritable concertation avec la communauté éducative… », a exprimé le maire, et de rappeler que « la ligne de la municipalité n’a pas changé depuis vingt-deux ans », un brin nostalgique, devant les élèves de l’école ND-Saint-Théodore. Gaudin le maire a même laissé place l’espace de quelques minutes à Gaudin, l’ancien professeur (NDLR il a assuré cette fonction en histoire-géographie durant une quinzaine d’années).Outre l’annonce des chiffres relatifs à la rentrée (lire encadré), il est remonté en 1792, aux temps des révolutionnaires, lorsque 517 Marseillais sont partis prendre les Tuileries aux côtés des Parisiens, « ne marchant que la nuit, ne dormant que le jour, et chantant le chant de l’Armée du Rhin, et c’est devenu ?» : «La Marseillaise » ont répondu en chœur les élèves de Saint-Théodore. Ce n’était certes pas une rentrée en musique… mais une rentrée plutôt bien orchestrée.
La rentrée 2017-2018 à Marseille en quelques chiffres
– Marseille compte 444 écoles : 218 maternelles, 204 élémentaires et 22 primaires (enseignement du premier degré)
– Plus de 77 000 élèves dont 29 069 en maternelle et 48 124 en élémentaire ont fait leur rentrée ce lundi
– 13 610 élèves ont été accueillis dans les 56 écoles privées sous contrat d’association avec la Ville
– 54 ouvertures de classes
– 238 CP en REP+, dont 46 CP REP + en co-enseignement
– 318 restaurants scolaires dont 216 self-services, soit 45 000 repas en moyenne servis quotidiennement
– Plus de 68 000 enfants inscrits à la cantine en 2016-2017 et plus de 6 millions de repas servisDe Charlemagne à Giono… Un plan à 2,5 milliards d’euros pour les collégiens du département.
97 000 élèves font leur rentrée cette semaine dans les 136 collèges publics des Bouches-du-Rhône et les 51 du secteur privé, sous contrat. Parmi eux, plus de 28 500 ont été accueillis dans les 55 collèges publics de Marseille.
Crédit photo: @MartineVassal
À cette occasion, Martine Vassal, présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, a inaugurée le nouveau collège Jean-Giono, situé dans le 13e à Marseille. Elle était accompagnée de Valérie Guarino, conseillère départementale déléguée aux collèges, et de Bernard Beignier, recteur de l’académie d’Aix-Marseille, chancelier des universités. Le nouveau collège Jean-Giono a ouvert ses portes en février dernier, mais a été officiellement inauguré ce lundi 4 septembre 2017. Cette visite est la première de la tournée des collèges de Provence que la présidente du Conseil départemental effectuera jusqu’à la mi-septembre.Un mois au cours duquel, elle va également décliner son plan pour les collèges. Baptisé plan « Charlemagne », il est le fruit de deux ans de travail et comporte trois axes majeurs : la modernisation des collèges, des actions pédagogiques et le bien-vivre au sein des établissements. Le collégien est au centre de cette démarche éducative. Construction et rénovation des collèges, sécurité, tablettes numériques, projets pédagogiques, raccordement au Très Haut Débit des établissements, mais aussi aides aux familles et aux élèves, restent les grands axes de la politique éducative mise en oeuvre par le Département.