La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, interpelée par un collectif de personnalités et de résidents du 7e arrondissement de Marseille pour faire stopper la construction d’un immeuble, boulevard de la Corderie, et étendre le périmètre de protection à l’ensemble du site, vient de donner sa réponse dans un communiqué publié sur le site du ministère : « Les services de l’Etat n’ont pas relevé de nouveaux éléments permettant de modifier la décision annoncée en juillet sur la base des rapports de l’Inrap et du Conservateur régional de l’archéologie, après avis de la Commission territoriale de la recherche archéologique. La loi ne permet pas à l’État d’étendre l’espace protégé à des surfaces qui ne le justifient pas, ainsi que cela a été exposé en réunion. »
Dès le mois de juillet, la ministre de la Culture déclarait protégée une zone de 635 m² sur laquelle avaient été retrouvés les seuls éléments intéressants (puits, sarcophages, maie à pressoir antérieurs au Ve siècle avant notre ère).
Le ministère signale également que « Tout autre aménagement ne pourrait ainsi relever que d’un accord entre l’opérateur immobilier et l’autorité lui ayant délivré le permis de construire. » (NDLR La Ville de Marseille).
À l’annonce de la réponse de la ministre, le maire Jean-Claude Gaudin a déclaré : « Je prends acte de la décision de la Ministre de la Culture qui, tout à la fois, respecte l’histoire de notre Ville et lui permet d’inscrire son développement dans la modernité. »
Le ministère va entamer une procédure de classement de la dite zone en Monument historique. Un nouveau dossier s’ouvre : celui de la mise en valeur de la zone préservée sachant que la pierre – du calcaire stampien – est très fragile. Car la ministre « appelle de ses vœux une meilleure mise en valeur du site archéologique par une visibilité accrue, une utilisation de l’espace mitoyen dont la Ville est propriétaire et qui donne sur l’espace protégé, et une exploitation de la servitude de passage dont elle dispose le long du rempart. Elle souhaite également que des visites à destination des élèves des écoles, des étudiants, et du public, via l’Office municipal de tourisme, soient organisées régulièrement. Elle demande au préfet de préparer une convention en ce sens dans les meilleurs délais. » Quel sera le projet de la Ville pour ces 635 m² qui deviendront, dans un avenir proche, les stars des Journées de l’archéologie qui se déroulent chaque année, en France, au mois de juin ?
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