Ce sont les stars de l’été : les glaces. Si l’offre sur le marché est conséquente, toutes ne sont pas conçues à base de produits locaux et sans additifs. C’est à partir de ce constat que Guillaume Bacqueville et Emeline Lallemand ont fait germé l’idée d’Emki Pop, en 2016. Aujourd’hui, l’entreprise jouit d’une notoriété croissante, dans le Sud mais aussi dans le reste de la France, tout en préparant tous ses produits depuis son usine à Aubagne.
Du bio et du local
En entrant dans le local aubagnais de 600m², où s’activent aujourd’hui vingt-cinq personnes (sur 35 au total dans toute la France), les cagettes de pêches et abricots s’alignent en enfilade sur une grande table : « Ce n’est pas pour les glaces, mais pour notre parfum pastèque-citron vert-basilic, nous nous fournissons chez un producteur des Alpes-de-Haute-Provence qui cultive aussi des pêches et des abricots. Alors on lui a demandé de nous mettre de côté quelques caisses en plus pour nous … » confie Guillaume Bacqueville, qui nous accueille. Pour Emki Pop, les deux fondateurs ont misé sur du 100% local, des fruits à la crème ou au lait. La formule fonctionne : sur le site d’Aubagne, ce sont 10 à 15 000 glaces qui sont produites chaque jour au sein de l’atelier. Car Emki Pop vend des glaces toute l’année : l’été, où la demande est à son apogée, mais aussi l’automne avec des parfums de saison (poire, kiwi, brownie etc.), et en hiver, avec des buches glacées en bâtonnets.
Depuis 2021, Emki Pop a étendu son offre au bio en lançant la marque Naice, pour laquelle les glaces sont entièrement composées de produits issus de l’agriculture biologique. Cette nouvelle gamme a trouvé son public : elle est vendue notamment dans les magasins de l’enseigne Biocoop. Difficile cependant d’allier local et bio sans que cela ne se répercute sur le prix : « Pour l’instant, pour la gamme bio, nous ne pouvons pas faire du local, car c’est hors de prix et que les productions ne sont pas suffisantes. Mais notre objectif est de progresser pour proposer un jour un produit qui coche toutes les cases », poursuit Guillaume Bacqueville. Prochainement, Emki Pop a l’intention de franchir un nouveau cap en remplaçant le sucre de ses glaces, importé, par du sucre de betterave 100% français.
Un chiffre d’affaires à deux millions d’euros et une levée de fonds à venir
Le déclic ? C’est en 2015, alors qu’ils dégustent un bâtonnet glacé en se baladant sur la High Line à New York que Guillaume Bacqueville et Emeline Lallemand l’ont. « J’ai vraiment eu l’impression de croquer dans du fruit. Cela n’avait rien à voir avec les produits que l’on peut trouver en France, souvent peu goûteux et davantage composés d’eau ou de sucre que de fruits. Et comme nous sommes tous deux très gourmands, nous avons eu l’idée de proposer nos propres glaces en France » se souvient Guillaume Bacqueville.
L’aventure Emki Pop démarre dans un petit local situé quai de Rive neuve, à Marseille (7e). « A l’époque, on faisait de la vente ambulante et les gens nous demandaient où ils pouvaient nous retrouver ! Très vite, nous nous sommes dit qu’il nous fallait un lieu fixe. » C’est sur le quartier de Vauban que le couple jette son dévolu pour installer son tout premier café Emki Pop, en 2019. Viennent ensuite les deux autres boutiques à Aix-en-Provence, rue d’Italie, puis à Paris. Puis arrive le covid en 2019, une période très difficile pour l’entreprise, qui fait une partie de son chiffre d’affaires grâce à l’évènementiel, le reste étant de la vente à des professionnels (bars, restaurants, cinéma) et de la vente directe aux consommateurs. Mais l’entreprise ne se décourage pas et embauche pour étoffer son équipe. Elle dans des locaux plus grand à Aubagne.
Pour donner l’impulsion, Emki Pop se fait accompagner par le réseau Entreprendre Provence et fait en 2019 une première levée de fonds d’un million d’euros auprès d’ACG Management et du fonds Région Sud Investissement. Aujourd’hui, les finances de l’entreprise sont en progression : son chiffre d’affaires devrait culminer à minimum deux millions d’euros fin 2023, contre 1,1 million en 2022. Guillaume Bacqueville n’exclut pas une nouvelle levée de fonds, dont le montant reste à déterminer, d’ici six à dix-huit mois.
Des collaborations avec des maisons de luxe en France et des projets en Asie
Aujourd’hui, Emki Pop jouit d’une notoriété croissante, en particulier dans le Sud de la France, qui commence à s’étendre dans le reste de l’Hexagone. L’entreprise a ainsi déjà collaboré avec le chef marseillais Gérald Passédat, mais aussi des maisons de luxe telles que Balenciaga ou Jacquemus sur des événements. d’autres collaborations pourraient survenir … A ce jour, Emki Pop n’envisage pas l’ouverture de nouveaux cafés en France, préférant se recentrer sur ceux existant déjà.
En revanche, Emki Pop se tourne maintenant vers l’international : « Le covid nous a fait mettre en pause notre projet de nous exporter en Asie, mais à présent nous aimerions le relancer. Il y a déjà des pistes pour le développement de la gamme Naïce à Singapour et au Japon, où ils sont très friands des produits français. » Les glaces d’Emki Pop ne devraient pas les laisser froids …
Liens utiles :
> [Gourmandises] Vert calanque : la collaboration givrée de Gérald Passedat avec Emkipop !
> Le site d’Emki Pop