La mairie d’Aix-en-Provence est dans le viseur de la CRC (Chambre régionale des comptes) depuis la sortie d’un rapport épinglant des manquements dans le suivi d’une délégation du service public sur la gestion du casino. Lors du dernier conseil municipal, vendredi 21 juillet, un rapport de la Chambre régionale des comptes sur les différents établissements de la région a été rendu public. La délégation du service public (DSP) sur le casino d’Aix est pointée du doigt.
Installé depuis 2000 dans le quartier d’Encagnane près de la gare routière, le Casino d’Aix-Thermal (Pasino Grand) appartient au groupe Partouche. Il est l’un des plus grands centres de jeux de la région, situé sur l’ancien casino de la ville d’Aix, et classé monument historique. De son ouverture en 2001 et ce jusqu’en 2028, le bail est aux mains de l’entreprise Partouche. Depuis 2016, le groupe Partouche gère le casino en vertu d’une délégation du service public (DSP) de la Ville d’Aix qui implique au groupe de se soumettre à un contrôle des nouveaux travaux effectués sur le site.
Parmi les flous de gestion pointés du doigt dans le rapport, le manque de documentation et de relevés sur les travaux effectués depuis 2016, avec notamment la promesse d’un parking de 500 places alors que seulement 400 ont été dessinées. Un parc arboré devait aussi être envisagé et toujours aucun vert à l’horizon… Une absence de traçabilité qui n’a pas manqué de faire réagir l’opposition. En pleine séance, les différents groupes d’opposition ont partagé leurs interrogations et inquiétudes sur les observations du compte-rendu de la CRC.
Casino d’Aix : des manquements et des flous administratifs
La première à saisir la maire, Béatrice Bendele (groupe Aix au Coeur) a déploré un laisser-aller de la mairie à l’égard de la DSP du Casino : « La DSP n’est pas du tout gérée par la Ville, elle n’est pas au courant de ce qui se passe dans ses locaux (…). Les conclusions de la CRC sont graves. » Une remarque partagée plus vivement par son homologue à gauche, Cyril Di Meo (Aix en Partage), qui lui s’inquiète de l’absence de contrôle et déplore un manque à gagner pour la ville: « Cette mauvaise gestion a privé la ville d’un certain nombre de ressources (…). Comment allez-vous récupérer le financement ? » interroge l’élu. De son côté, le rang de la majorité se défend : « La ville est au courant des comptes du délégataire » assure l’adjointe au maire Dominique Augey.
Selon elle, c’est simplement « un manque de formalisation » qui ferait grincer des dents la CRC. Elle rappelle en outre que la société gestionnaire a « investi dix millions d’euros pour rénover l’intérieur du Pasino, ce qui est un montant colossal. » Malgré tout, la majorité Joissains reconnaît devoir « préciser les amortissants » de cette délégation, ce qu’elle garantit exécuter lors d’une prochaine réunion avec Partouche le 12 septembre prochain. L’opposition s’empare de la dernière carte du jeu et surenchérit : « Vous ne répondez pas à ma question, il s’agit de récupérer l’argent perdu (…) c’est de la bonne gestion des services publics ! » accuse à nouveau Cyril Di Méo. « C’est désespérant qu’il faille attendre un rapport de la CRC pour s’apercevoir de la non-conformité d’une délégation… » déplore pour sa part Béatrice Bendele.
Sophie Joissains finit par prendre la parole pour clôturer le débat. La maire indique avoir pris des précautions dès la réception du rapport de la CRC en juin dernier, sans toutefois préciser lesquels, et évoque « la période compliquée de la pandémie de Covid » pour justifier certains manquements. « Ne soyons pas catastrophistes » implore l’édile. Dès lors tout devrait alors être mis en ordre, les dés sont relancés…
Juliette Matilla
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