Après Martine Aubry, samedi 30 août 2014, c’est au tour de Marie-Arlette Carlotti, députée des Bouches-du-Rhône, de s’opposer aux annonces du Premier ministre en appelant à étendre l’expérimentation de l’encadrement des loyers, cette fois-ci, à Marseille. Cette prise de position, publiée lundi 1er septembre sur le site internet de l’ex-candidate à la primaire PS marseillaise pour les élections municipales, tout comme celle de la maire de Lille, fait suite à la présentation, vendredi 29 août, par Manuel Valls, d’un plan d’urgence en faveur du logement neuf. L’application du dispositif prévu par la loi ALUR pour encadrer les loyers ne s’y fera qu’à « titre expérimental » et uniquement sur le périmètre parisien.
L’Agence départementale d’information sur le logement des Bouches-du-Rhône (ADIL 13), choisie par l’État pour mettre en place l’Observatoire des loyers sur le département, est donc concernée au premier chef par cette nouvelle configuration. Et son directeur, Thierry Moallic, n’est pas surpris par les récentes déclarations du Premier ministre : « Il s’agit d’abord d’une intervention politique. Je ne suis pas certain que les élus des territoires aux loyers élevés s’effacent devant cette remise en question de l’un des aspects de la loi Duflot. » Concernant les répercussions sur l’agglomération marseillaise, le directeur de l’ADIL s’interroge : « Par l’effet du marché, ces loyers sont en train de baisser dans les Bouches-du-Rhône. Je me demande si la politique qui consiste à mettre en place l’encadrement des loyers est ici pertinente, tant l’équilibre entre les intérêts des locataires et des propriétaires semble difficile à trouver. »
Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, s’est lui aussi manifesté au travers d’un communiqué, quelques heures après Marie-Arlette Carlotti, qu’il ne semble pas rejoindre dans l’intention : « Les socialistes ont fait, une nouvelle fois la démonstration de leur incompétence en revenant sur leur décision. S’ils avaient pris la peine, en amont, de solliciter l’expertise des professionnels, ils auraient compris que le marché locatif se régule de lui-même en fonction de l’offre et de la demande. À Marseille, je continue une politique active en créant 5 000 logements par an pour répondre aux besoins de chaque catégorie socio-professionnelle. »
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