La Compagnie Fruitière s’est dotée de son fonds de dotation en 2012. Marie-Pierre Fabre, sa présidente, explicite les actions menées et le fonctionnement de ce fonds, indépendant du groupe éponyme marseillais. Un extrait de notre supplément Mécénat sorti en juillet 2021.
Qu’est-ce qui vous a amené à créer le fonds de dotation de La Compagnie Fruitière en 2012 ?
Marie-Pierre Fabre : Au début, c’était surtout autour de la santé des collaborateurs en Afrique. Nous avons voulu offrir une sécurité, une offre de soin à nos collaborateurs donc nous avons construit deux hôpitaux, l’un en Côte d’Ivoire, l’autre au Cameroun, à côté de nos plantations. Finalement, ces hôpitaux se sont très vite ouverts aux populations environnantes, aux familles, etc. Le fonds de dotation a été créé pour fournir du matériel médical à ces hôpitaux.
Ensuite, lors de mon arrivée en 2016, j’ai voulu ouvrir les compétences du fonds de dotation, lui donner une autre dimension, et notamment une dimension sur notre territoire, l’entreprise étant née à Marseille. Cette ville m’est chère, j’avais envie que l’on joue un rôle aussi ici.
Quelles actions menez-vous et comment fonctionne votre fonds de dotation ?
M-P.F : Nous avons défini quatre axes d’interventions qui sont la santé, l’éducation l’environnement et les échanges artistiques et culturels sur deux territoires : Aix-Marseille et l’Afrique de l’Ouest. Notre particularité est de travailler au-delà des frontières de l’entreprise car nous ne souhaitons pas assimiler le fonds de dotation à un outil vers les intérêts de l’entreprise.
Le fonds sert indirectement à l’entreprise en lui donnant un rayonnement positif de par ses actions philanthropiques. Toutefois nous revendiquons notre autonomie, pour ne pas être accusés de “social-washing.” C’est pour cette raison que nous finançons des projets en Afrique de l’Ouest, en République Démocratique du Congo, à Madagascar, dans des pays où l’entreprise n’a pas d’implantation.
Associez-vous vos collaborateurs à cette démarche ?
M-P.F : L’envie d’aider une association ou une ONG doit émaner de nos collaborateurs. Notre rôle avec le fonds de dotation est de sensibiliser les personnes qui travaillent à la Compagnie Fruitière. Cela donne un sens à leur travail. Il est important de fédérer des collaborateurs autour d’un projet d’intérêt général, je pense que cela les enrichit, donne une dimension supplémentaire à leur travail.