Marseille attire de plus en plus de cadres étrangers de toutes nationalités mais, pour l’instant, ils rencontraient un obstacle de taille. La ville ne dispose pas d’école internationale pour accueillir leurs enfants. Seul le lycée Marseilleveyre propose à ce jour des sections en italien et en espagnol. « Cette situation très insuffisante constitue un sérieux frein à l’implantation d’entreprises à vocation mondiale, à l’accueil de cadres de haut niveau et à la formation de jeunes étudiants marseillais », avoue le maire Jean-Claude Gaudin. Il n’était pas peu fier de prendre la pose mercredi 19 avril à l’Hôtel de Région pour confirmer l’arrivée prochaine d’une grande cité scolaire internationale portée par la Ville, le Département et le Conseil régional.
2 000 élèves de la primaire aux études supérieures
Le futur établissement proposera des cursus allant de l’élémentaire aux études supérieures, impliquant ainsi les trois collectivités locales en charge du primaire pour la commune, du collège pour le conseil départemental et du lycée pour la Région. Le financement du projet, évalué à 65 millions d’euros, sera partagé au prorata du nombre d’élèves de chaque niveau. La répartition attendue est la suivante : 1 000 lycéens, 750 collégiens et 250 élèves de primaire. Le Conseil régional devrait donc s’acquitter de la moitié de la somme nécessaire. Le Département apportera environ 25 millions d’euros et la Ville de Marseille complètera les quelque 7 millions d’euros manquants.
Un bâtiment unique de 25 000 mètres carrés pour 2022
La maîtrise d’ouvrage sera entièrement confiée à la Région. Elle aura donc la lourde tâche de respecter le calendrier annoncé. Les travaux commenceront au début de l’année 2020 pour une ouverture de l’école pour la rentrée 2022. Elle s’étendra sur 25 000 mètres carrés de planchers, sans compter l’internat et les différents équipements sportifs. Si l’établissement s’installera sur Euromed 2, son emplacement exact n’est pas encore connu : « Nous étudions encore trois sites possibles cherchant la solution la moins coûteuse et la plus facile d’accès », explique le président de Région, Christian Estrosi. Pour les transports en commun, le quartier attend toujours l’ouverture du nouveau terminus Capitaine Gèze qui doit intervenir cette année et un éventuel prolongement du tramway qui, lui, a peu de chance d’aboutir pour l’ouverture de l’école.
De l’anglais au coréen en passant par l’arabe
La cité scolaire devra travailler en lien avec les établissements du territoire proposant déjà des cursus en langues étrangères comme les lycées Marseilleveyre, Georges-Duby de Luynes ou l’école internationale de Manosque créée spécialement pour le projet Iter. Le nouvel établissement proposera des enseignements en douze langues : « Nous sommes en train de choisir en fonction des besoins des étudiants et des entreprises », explique Christian Estrosi. Pour l’heure, les premières pistes concernent les principales langues européennes, celles d’Afrique du Nord et l’Asie avec le chinois, le japonais et le coréen. Les groupes de travail doivent rendre leurs conclusions pour les premières préconisations concernant le montage juridique, les orientations scolaires et un projet de loi qui devra être spécialement voté pour la création de cette école hors-norme.