Sophie Calle est une artiste inclassable. Écrivain, photographe, vidéaste, à l’esthétisme parfois dérangeant, elle a souvent choisi comme thème de son œuvre sa propre vie. Entre confessions et dérision, elle livre ainsi à la curiosité du public ses amours, ses emmerdes, sa famille. Et quand elle laisse de côté son nombril, elle porte alors ce même regard décalé et touchant sur les gens, les choses qu’elle croise et repère au cours de ses voyages. Embarquement pour un monde merveilleusement troublant d’histoires vécues ou phantasmées.
Des collections bien particulières
Quand, au détour d’une conversation, on apprend que Sophie Calle possède une collection de deux cents animaux empaillés, « chacun représente quelqu’un d’important dans ma vie », précise-t-elle, on imagine combien elle a dû apprécier investir le premier étage du musée d’histoire naturelle. Là, elle a choisi d’accrocher dans les vitrines une sélection de petites annonces du Chasseur français parmi les autres espèces animales. « Bustée », « hanchée », « de préférence douce », « sans tâche », « pas prise de tête », « pouvant remplacer mère morte », sans oublier les conditions financières… : la quête de l’amour version Chasseur français en dit long sur l’espèce humaine.
De l’autre côté, au musée des beaux-arts, plus d’une trentaine de toiles noires ont pris place parmi celles du XIXè siècle, et sur lesquelles sont brodées des phrases « parce que la vengeance est un plat qui se mange froid », « parce qu’on m’apprend qu’elle est morte le jour de ses noces »… Elles dissimulent des photographies, et c’est bien la première fois qu’on a le droit de toucher des œuvres dans un musée.
Quelques mètres plus bas, au musée Grobet-Labadié, qui réouvre pour l’occasion, c’est l’exposition la plus personnelle de Sophie Calle. Elle a dispersé dans chaque pièce de nombreux objets qui ont marqué sa vie. Une sorte de chasse aux trésors, visibles ou bien fondus dans le décor, facilitée par des cartons numérotés renvoyant à des textes écrits par l’artiste. On partage ainsi des instants de sa vie, de l’histoire de son nez qui devait être refait au matelas sur lequel elle dormait jeune, en passant par son périple « No sex last night » à Las Vegas et bien d’autres tribulations.
Direction le centre de la Vielle-Charité. Sophie Calle avait déjà repéré la beauté architecturale de la chapelle pour un projet à l’occasion de MP 2013 mais le lieu n’était pas disponible. Cette fois, il l’est, et c’est ici que prend place « Rachel, Monique… », le mausolée qu’elle érige pour sa mère-girafe dont elle lit les journaux intimes à voix haute.
Enfin, « Voir la mer » est le thème retenu pour le château Borely, si proche du rivage. Sophie, que tout le monde finit par appeler par son prénom, a choisi d’y présenter ses vidéos tournées lors d’un voyage à Istanbul où elle a rencontré des autochtones qui n’avaient jamais vu la mer. Bercés par le doux bruit du ressac, les visiteurs découvrent ces écrans qui envahissent désormais notre quotidien et « colonisent » ici l’âtre de la cheminée, la table de la salle à manger, la coiffeuse ou encore dans la chapelle privée du château. Et c’est ainsi que s’achève le parcours en cinq étapes dans le monde de Sophie… Calle.
Informations pratiques
> jusqu’au lundi 22 avril 2019 compris
> du mardi au dimanche, de 9h30 à 18h
> Billet d’entrée par musée : 6€/3€ – Billet couplé pour les 5 musées : 12€/8€
> Entrée gratuite le 1er dimanche de chaque moisDe nombreuses animations sont organisées dans chacun des musées dont :
> Parcours chorégraphique proposé par David Llari et le Ballet de la danse physique jeudi 7 février à 12h20 au musée des beaux-arts, jeudi 21 février à 16h30 au musée d’histoire naturelle, jeudi 14 mars à 18h au musée des arts décoratifs château Borely, jeudi 4 avril à 12h20 au musée Grobet-Labadié et le jeudi 18 avril à 12h20 au centre de la Vieille-Charité.
Sophie Calle est une artiste inclassable. Écrivain, photographe, vidéaste, à l’esthétisme parfois dérangeant, elle a souvent choisi comme thème de son œuvre sa propre vie. Entre confessions et dérision, elle livre ainsi à la curiosité du public ses amours, ses emmerdes, sa famille. Et quand elle laisse de côté son nombril, elle porte alors ce même regard décalé et touchant sur les gens, les choses qu’elle croise et repère au cours de ses voyages. Embarquement pour un monde merveilleusement troublant d’histoires vécues ou phantasmées.
Des collections bien particulières
Quand, au détour d’une conversation, on apprend que Sophie Calle possède une collection de deux cents animaux empaillés, « chacun représente quelqu’un d’important dans ma vie », précise-t-elle, on imagine combien elle a dû apprécier investir le premier étage du musée d’histoire naturelle. Là, elle a choisi d’accrocher dans les vitrines une sélection de petites annonces du Chasseur français parmi les autres espèces animales. « Bustée », « hanchée », « de préférence douce », « sans tâche », « pas prise de tête », « pouvant remplacer mère morte », sans oublier les conditions financières… : la quête de l’amour version Chasseur français en dit long sur l’espèce humaine.
De l’autre côté, au musée des beaux-arts, plus d’une trentaine de toiles noires ont pris place parmi celles du XIXè siècle, et sur lesquelles sont brodées des phrases « parce que la vengeance est un plat qui se mange froid », « parce qu’on m’apprend qu’elle est morte le jour de ses noces »… Elles dissimulent des photographies, et c’est bien la première fois qu’on a le droit de toucher des œuvres dans un musée.
Quelques mètres plus bas, au musée Grobet-Labadié, qui réouvre pour l’occasion, c’est l’exposition la plus personnelle de Sophie Calle. Elle a dispersé dans chaque pièce de nombreux objets qui ont marqué sa vie. Une sorte de chasse aux trésors, visibles ou bien fondus dans le décor, facilitée par des cartons numérotés renvoyant à des textes écrits par l’artiste. On partage ainsi des instants de sa vie, de l’histoire de son nez qui devait être refait au matelas sur lequel elle dormait jeune, en passant par son périple « No sex last night » à Las Vegas et bien d’autres tribulations.
Direction le centre de la Vielle-Charité. Sophie Calle avait déjà repéré la beauté architecturale de la chapelle pour un projet à l’occasion de MP 2013 mais le lieu n’était pas disponible. Cette fois, il l’est, et c’est ici que prend place « Rachel, Monique… », le mausolée qu’elle érige pour sa mère-girafe dont elle lit les journaux intimes à voix haute.
Enfin, « Voir la mer » est le thème retenu pour le château Borely, si proche du rivage. Sophie, que tout le monde finit par appeler par son prénom, a choisi d’y présenter ses vidéos tournées lors d’un voyage à Istanbul où elle a rencontré des autochtones qui n’avaient jamais vu la mer. Bercés par le doux bruit du ressac, les visiteurs découvrent ces écrans qui envahissent désormais notre quotidien et « colonisent » ici l’âtre de la cheminée, la table de la salle à manger, la coiffeuse ou encore dans la chapelle privée du château. Et c’est ainsi que s’achève le parcours en cinq étapes dans le monde de Sophie… Calle.
Informations pratiques
> jusqu’au lundi 22 avril 2019 compris
> du mardi au dimanche, de 9h30 à 18h
> Billet d’entrée par musée : 6€/3€ – Billet couplé pour les 5 musées : 12€/8€
> Entrée gratuite le 1er dimanche de chaque moisDe nombreuses animations sont organisées dans chacun des musées dont :
> Parcours chorégraphique proposé par David Llari et le Ballet de la danse physique jeudi 7 février à 12h20 au musée des beaux-arts, jeudi 21 février à 16h30 au musée d’histoire naturelle, jeudi 14 mars à 18h au musée des arts décoratifs château Borely, jeudi 4 avril à 12h20 au musée Grobet-Labadié et le jeudi 18 avril à 12h20 au centre de la Vieille-Charité.